jeudi 25 juin 2015

La guerre dans ma tête

Salut à toi lecteur.
J'ai besoin de parler, un peu, comme toujours.

Mais je sais pas comment écrire cet article.

Toute cette année je pensais que j'étais guérie, absolument guérie de tout ce bordel de troubles du comportement alimentaire. Puisque je mangeais et que j'étais pas maigre.
Dans ma tête j'ai jamais eu de tcas.
Même quand je mangeais deux biscottes le matin, un yaourt le midi, et que le repas du soir, quand on m'obligeait à le prendre, finissais en crise parce que c'était trop insupportable, et je me retrouvais à manger tous les aliments interdits pour les vomir ensuite.
J'avais pas de problème.
Je voulais juste être mince.
C'était tout à fait normal.
C'était moi qui contrôlait tout.

Mais en fait non.
C'était pas normal.

Toute cette année je pensais que j'étais guérie.
Sauf que guérir, c'était pas ça.
C'était pas tout le temps, tout le temps angoisser parce qu'on a peur de grossir, de ne pas maigrir, de manger trop.
C'était pas compenser absolument tout.
C'était pas se détester à chaque bouchée avalée.
C'était pas être obsédée par la nourriture, par le reflet dans le miroir, par tout ce qui touchais à la nourriture.

Je suis pas guérie.
C'est pas moi qui contrôle. 
C'est pas moi qui contrôle quand je repousse tellement le repas du midi qu'il passe à la trappe et que je me retrouve à pas tenir debout parce que sérieusement qui peut passer une journée à s'activer avec trois biscottes dans le ventre.
C'est pas moi qui contrôle quand je mange que la moitié de l'assiette qui fait déjà la moitié d'une portion normale, par principe. 
Quand je coupe la tomate en dés minuscule juste pour retarder.
Quand je mange que dans les petites assiettes.
Quand je ne mange pas.
Quand je bouge trop.

J'ai dérapé.
Chuté.
Tout ce que tu veux.
Et j'ai honte.
J'ai vraiment honte.
Une honte qui fait comme une grosse boule dans mon estomac.
J'ai l'impression d'avoir échoué quelque part.
J'en parle un peu autour de moi et je ne sais pas quoi faire, ils ne savent pas quoi faire, personne ne sait quoi faire et je m'en veux tellement d'être un cas comme ça.
Je n'arrive pas à guérir.
C'est toujours le combat dans ma tête les coups de feu entre le truc qui veut pas que je mange et le truc qui veut que tout aille mieux mais qui est pas assez fort.
C'est comme si j'étais prise au piège dans un buisson de ronces et que dès que je fais un effort pour m'en sortir ça faisait encore plus mal.

C'est moi qui agit mais je me sens impuissante.
Quand je cherche des solutions à tout ça je vois un mur.
Je veux pas guérir.
Puisque guérir ça veut encore dire manger et souffrir et se détester.
Mais je veux guérir.
Parce que je ne veux plus souffrir.
Je veux vivre libre. Et heureuse.
Je sais juste pas comment on fait.
Alors ça continue, la guerre de ma tête contre la faim et le corps.
Et moi je regarde tout ça et je me dis.
Quel gâchis.

17 commentaires:

  1. Courage, c'est pas évident toutes ces guerres dans nos têtes :(
    C'est toujours le même tiraillement, guérir être libre, et ne pas guérir et rester comme on est.
    Plus rien n'est normal tout est vu par une vision dichotomique.
    Le mieux est de se faire aider, parce que seule je me rends compte que c'est archi chaud. De se faire entourer. Il en dit quoi ton Fou?
    Gros gros bisou plein d'encouragement <3

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    1. Pas évident du tout en effet =/
      C'est ça : d'un côté tu as la vie sans qui a l'air quand même vachement plus cool, et puis tu as la vie avec. Mais comme t'es dans un truc où c'est pas la logique qui règne ben tu te retrouves à vivre avec quand même.
      J'avais un suivi psy avant mais je parlais jamais de mes tca. Mais c'est vrai que toute seule c'est archi chaud, comme tu dis. Mon Fou il en dit...Je sais pas trop. Il en dit qu'il m'aide du mieux qu'il peut et qu'il essaye de me rassurer quand j'angoisse pour des bêtises. Mais je sais pas vraiment ce qu'il pense de tout ça.
      Gros bisous à toi aussi <3

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    2. Honnêtement, je pense même que c'est impossible seule!
      Genre moi ici, je suis toute seule dans ma colocation (ahaha oui dit ainsi c'est pas logique) mais j'entend par là que ce ne sont pas mes colocs qui vont faire le gendarme avec moi. Du coup, je prend pas de risque, je reste dans ma zone de confort, je suis dans l'évitement et la fuite continuelle, donc je n'avance à rien (et ce malgré le suivi de l'Escouade donc 3 personnes différentes ahaha), donc là j'ai décidé d'aller une semaine chez ma mère où je ne devrais rien gérer. J'ai les boules à mort, l'idée même de sortir de ma "structure" alimentaire me donne envie de prendre mes jambes à mon cou, mais si je ne le fais pas incessamment sous peu, ça va encore mal finir. Donc à l'attaque, en me disant que c'est pour mon cerveau. Ca fait au moins une raison.
      Parce que ouais, c'est genre incessant ce double discours, où à la fois t'es consciente que ça va pas, puis tu t'en fous, puis tu te raisonnes, etc etc. ALL DAY LONG :( c'est usant.
      Donc déjà un suivi psy là dessus, ça aide vraiment, et mieux vaut ne pas trop tergiverser, car comme ce sont des thérapies longues autant s'y mettre tout de suite, même si ça fait peur :(
      Et alors un conseil, faut la jouer la plus transparence possible avec les proches (ou du moins le Fou), faut être cash, expliquer (souvent réexpliquer ahaha) de manière simple (pas évident) et aussi, dire ce que tu attends de lui, ce qu'il vaut mieux qu'il évite de dire, tout ça tout ça. Je suis sûre qu'il n'en sera qu'heureux de pouvoir t'aider de la manière la plus adéquate possible, car c'est aussi un truc à ne pas oublier, nos proches ne savent pas comment s'y prendre avec nous tellement ce truc est incompréhensible (et variable qui plus est) donc autant faire un petit cours en expliquant tout, et en disant aussi là où on ne comprend pas!
      Bref sorry pour ce racontage de life :o et conseils foireux dits et redits :(
      Prend soin de toi hein <3

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    3. Bah quand je vois que seule, je mange une tomate et trois biscottes par jour, et qu'avec des gens je fais des repas, je me dis que ouais, tu as probablement raison ^^
      Oui, à l'attaque ! Ton cerveau ne peut que t'en remercier. Et ça donne une raison de manger. Même si tu le fais pas pour toi, tu le fais pour tes neurones qui ont besoin de cette nourriture (c'est bête mais des fois ça aide un peu quand on a juste envie de dire "non mais non").
      Très usant.
      Mais j'ai déjà 4 ans de psy derrière moi, ça suffit pas ? u_u
      J'essaye, j'essaye. Mais en général quand je suis avec lui j'outrepasse mes limites alimentaires et ça finit en gros bordel dans ma tête. D'un côté c'est pas plus mal ça fait des calories en plus dans mon corps mais d'un autre c'est juste gros bordel dans ma tête et ça fini souvent en vomissement et c'est pas cool.
      Oui, c'est vrai ça faudrait que j'en parle un peu. Parce que dès qu'on aborde le sujet je fais l'huitre. Du coup ça doit être encore plus incompréhensible.
      Niveau racontage de life je crois que j'ai fait pire que toi là ^^ (sorry =S) non mais merci pour les conseils, même foireux, un conseil reste un conseil (puis en plus les tiens sont pas foireux alors c'est encore mieux).
      Je fais de mon mieux ^^ Prend soin de toi aussi <3

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  2. Le commentaire a raison, tu devrais demander de l'aide, pas parce que c'est trop dur de guérir, en fait le problème n'est pas le trouble en lui-même, le problème c'est la cause du trouble, quand tu l'auras trouvée tout ira mieux, et c'est ce à quoi sert un psy, étant extérieur à toi, il ne refusera pas de s'avouer ce que toi tu veux pas voir. Le truc c'est bien ça aussi, c'est quelque chose de con, mais c'est très important ; pour toi, pas pour tout le monde. C'est forcément en rapport avec l'amour, peut-être avec ta famille, ou l'effet des gens sur toi, ça te pèse dessus et le trouble c'est qu'une partie apparente de l'iceberg
    Tu vois ce que je veux dire ?

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    1. Les causes du trouble je travaille déjà dessus (vu que ça fait un bail que je donne dans l'auto-destruction quand même), c'est vrai qu'il faut que je reprenne le suivit psy parce qu'il reste des nœuds à défaire dans ma tête. Je sais que le trouble c'est que la partie émergée de l'iceberg, le truc c'est que j'essaye de faire ma vie sans penser à la partie sous l'eau parce que sinon j'ai du mal à avancer.
      Oui ^^
      Merci pour ton commentaire =)

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  3. Je ne vais pas faire mieux que les autres. Les ta ont des origines et c'est en les trouvant que tu ira mieuX. Mais c'est difficile de se retrouver fasse à ce que l'on ne veux pas voir. Un psychologue t'aidera sûrement. C'est deja un pas en avant de prendre conscience de son problème. Courage betta , j suis avec toi 💜

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  4. Courage petite Betta. Tu es plus forte que tu ne le crois.
    Et tu n'as pas à avoir honte, c'est une maladie et personne ne choisit d’être malade. Tu n'es pas plus responsable que quelqu'un qui aurait la varicelle...
    N'hésite pas à demander de l'aide, ne serait-ce que pour ne pas avoir à porter ça toute seule. Courage.

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    1. Merci beaucoup =)
      Ben des fois j'ai quand même pas mal l'impression que c'est moi qui dirige tout ça, et que j'ai un peu cherché à être là où je suis.
      Merci =)

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  5. Hello Betta, il y a un proverbe latin (mais je ne me rappelle plus la formulation exacte) qui dit que celui qui ne dompte pas son lion intérieur finit dévoré par lui. Moi ça me parle beaucoup. T'as beau faire comme si c'était guérit, oublié, terminé... ça revient toujours plus fort qu'avant.
    Les autres ont raison, je pense, le mieux est d'en parler à un professionnel.
    Pour ma part, je ne me suis sentie bien avec mon corps et mon poids que lorsque j'étais enceinte et "autorisée" à être grosse. Du coup, je me suis rendue compte que j'accordais bcp d'importance à ce que je croyais être le regard des autres, de la société. Et depuis cette "révélation", je me sens bcp mieux.
    J'espère que tu te trouveras. Des paillettes. Stéphanie

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    1. L'idée du lion intérieur me parle beaucoup aussi.
      Je saaaaiiis. Faut que je recontacte ma psy.
      Merci beaucoup. Paillettes à toi aussi =)

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  6. Comme tout le monde te le dit courage :)
    Le fait de voir un psy peut vraiment te donner un plus pour avancer (mais je pense que tu le sais).
    Sinon de façon plus simple et à mon humble avis tu intellectualises trop la chose. En d'autres termes "tu te prends trop la tête". On voit très bien dans ton article que ce n'est pas clair dans ta tête. Ce manque de clarté vient probablement d'une interrogation qui n'a pas lieu d'être.
    Enfin je finirai par te dire qu'il n'y a pas de honte à avoir, que tes amis et ta famille sont là pour te soutenir.
    Et quand je dis amis je pense à tous mais particulièrement à ceux qui ont été proches et à qui on ne parle plus pour diverses raisons. Un exemple bête : mon meilleur ami (à qui je ne parlai plus car il avait déménager à l'autre bout de la France) m'a aider à me sortir d'une catastrophe (ça faisait bien 8mois que je ne lui avait pas parler). Ce qu'il y a de bien c'est qu'il te connait depuis longtemps et que l'éloignement permet d'avoir un avis plus neutre sur la chose. Je ne sais pas si c'est clair. ^^'
    Bref je souhaite bientôt lire un article du genre : La paix intérieur.
    Courage :)

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    1. (oui je le sais oui je vais aller voir un psy bientôt ^^)
      Hmm...Je me prends trop la tête ? Tu peux préciser ?
      Euh. C'est dur quand même, de ne pas avoir honte.
      Oui c'est clair ^^
      Bientôt...J'aimerais bien.
      Merci =)

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    2. Je trouve que tu cherches trop de réponse. Enfin dans ma tête c'est clair...(c'est mon plus gros défaut je ne sais pas expliquer les choses...) euh... Disons qu'au lieu de chercher à atteindre ta définition de la perfection, tu devrais essayer de regarder tout ce que tu as déjà ; ce qui va dans ce sens et non tout ce que tu n'as pas. Un exemple peut-être? (exemple idiot je précise c'est pour imagé la chose) : la perfection pour toi c'est d'être grande avec de jolies jambes d'avoir les yeux marrons et d'être blonde. Toi tu es (même si ce n'est pas le cas, hein?) de taille moyenne, châtain clair, avec des jambes pas si mal que ça et tu as les yeux marron. Au lieu de se dire il me manque la taille, les jambes qui ne sont pas comme je le veux les cheveux pas de la bonne couleur etc... il vaut mieux se dire je ne suis pas grande certes mais je ne suis pas non plus toute petite, mes jambes ne sont pas si mal, j'ai les yeux marrons etc...
      Mieux vaut partir sur du positif que du négatif dans la vie de tous les jours. Il ne faut pas non plus regarder en arrière et se dire : "j'aurai pu faire ci, j'aurai pu être comme ça". Ce qui est passé n'a plus lieu d'exister dans le présent. Ceux sont les erreurs et les prouesses que tu as accomplies qui t'ont fait devenir ce que tu es. Si tu n'avais pas fais ça tu pourrais très bien être quelqu'un d'autre que la personne que tu es aujourd'hui détesterais.
      En gros ne blâmes pas ton passé tourne toi vers l'avenir et prends les choses comme elles viennent sans trop réfléchir. La clef du bonheur réside dans chaque petit instant de sérénité de la journée. :)

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