Il
est environ 4h du matin (quand j'ai commencé à l'écrire, il était 4h), je me sens incapable de dormir et comme je n’ai
plus internet et pas grand-chose à faire (le geek est parti dormir, j’ai trop
mal aux yeux pour lire mon Zola qui est écrit tout petit), je relis les
articles de mon ancien blog, ceux que j’ai gardé au fond d’un dossier lui-même
au fond d’un dossier. Une façon inconsciente de l’effacer, en fait.
Parce
que je l’avais créé dans une pulsion de vie, ce blog (l'ancien, pas lui). Mais que même si
aujourd’hui je tends à l’oublier, j’étais vraiment dans un état lamentable,
avant. Une espèce de dépressive à tendance suicidaire. Très ancrée dans ses
tcas (je galère toujours avec, d’ailleurs. J’ai faim, d’ailleurs. Mais c’est terminé,
ma vie ne s’axera plus dessus, ils ne gagneront pas)(y’a une voix qui me dit
« va manger, connasse », mais la pensée de revoir le geek dans
quelques jours me bloque. Ça, et le fait de pas arriver à déterminer si je suis
devenue énorme ou si ce n’est qu’une impression)(bref, rapport à la bouffe
compliqué en ce moment).
Enfin
voilà, j’étais dans un bel état de merde. Relire tout ça me fait réaliser à
quel point le chemin parcouru est immense, de moi à elle. Vient je te fais une
liste parce que je suis fière, sur ce coup là.
-J’ai
récupéré un poids qui ne bouge pas trop si je maintiens une alimentation
normale, et qui me permet de tenir debout (non, définitivement, 48 kilos
c’était pas assez).
-La
plupart du temps, j’arrive à reconnaître la faim, et à manger si j’ai faim
(ouais bon pas en ce moment mais ça reviendra un jour).
-D’ailleurs,
en parlant de ça, j’ai presque plus de crise de boulimie. Et j’arrive bien
mieux à les éviter. Et j’ai plus le réflexe automatique de recracher (j’essaye
de dire ça avec élégance, là).
-Je
n’ai presque plus de pensées suicidaires. Et quand j’en ai, je me fous dans mon
lit, j’écris, je pleure, et je dors.
-J’ai
perdu mon blindage émotionnel. Me sent beaucoup mieux depuis.
-Je
prends très rarement des anxiolytiques.
-Je
ne trouve plus vraiment d’intérêt à la drogue. Sauf en soirée, des fois.
-Je
touche très rarement à mes lames. Et je soigne mes coupures. Et je ne me
souviens plus de la dernière fois où mon bras a été totalement ensanglanté.
-J’ai
enfin cessé de me cacher derrière une apparence banale qui ne me correspondait
pas.
-La
haine que je ressens envers moi-même n’est plus permanente.
Limite,
j’ose pas le dire parce que c’est après que ça foire, mais c’est comme si
j’avais réussi à sortir de mon brouillard noir. Enfin. J'ai toujours une blinde d'angoisses dès que la nuit tombe (d'ailleurs si je vais dormir chez le geek, ça va être rigolo)(soit il va m'étouffer avec un coussin, soit il va être gentil)(je penche pour le coussin, personnellement), j'ai toujours du mal à mettre les pieds hors de chez moi (et même un peu plus qu'avant, rapport au pervers/dragueurs bizarres qui passent leur temps à m'aborder) et j'ai encore plus de tocs (mais ça va, je le vis bien).
Et même que des fois je me tape des mini-rechutes que je suis incapable de gérer toute seule. Mais ça va venir. (pardon, geek, de te faire chier à chaque fois)(et merci, parce que tu me supportes à chaque fois).
J'ai envie de vivre. C'est vraiment un truc que je pensais pas dire un jour.
C'est cool. Je vais aller courir sous la pluie pour fêter ça.
(Sinon, y'a un clin d'œil dans le titre. Merci à toi de m'avoir toujours supportée malgré tout le mal que j'ai pu te faire).
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