Je sais pas si tu sais mais de base, je suis très dépressive.
Très. Très. Dépressive. A tendance suicidaire.
Mais en général, ça se voit pas beaucoup parce que je donne bien le change. Genre je souris tout le temps et je fais énormément d'humour tout pourri quand je parle avec les gens. Même quand j'étais avec ma psy, je lui faisais tout le temps de l'humour avec les trucs horribles de ma vie, et j'ai plus souvent éclaté de rire que versé des larmes dans son bureau (pourtant je te jure c'était pas trop la joie).
Du coup, me voilà avec ma dépression, dans le bureau de ma psy, en train de faire des blagues nulles pour pas verser toutes les larmes de mon corps en évoquant mon désir de m'en aller de ce monde trop nul, de fuir cette dépression dont je ne parvenais pas à me débarrasser, et puis un beau jour, après un entretient éprouvant, je sors et je vais marcher un peu en attendant le train, et je me rend compte que effectivement, cette dépression est là, que j'aurais beau dénouer toutes les causes à conséquences, elle sera encore là, que j'aurais probablement toujours ce sentiment de ne pas être à ma place au milieu des gens, parce que ma place n'est pas au milieu des gens, et que si je veux arriver à vivre pour de vrai un jour et pas faire de la survie au jour le jour en attendant que ça aille mieux, il allait falloir apprendre à provoquer le mieux.
Au début j'étais bien paumée parce que tu vois, je savais pas trop comment j'allais pouvoir faire.
J'ai commencé par chercher les trucs qui me faisait me sentir bien.
L'été dernier, au moment de la révolution, il y avait les sms avec Remucer et les heures dans le parc à fumer des clopes avec la Brunette et à faire des dingueries. Et Charlie et la chocolaterie de Burton. Alors je m'accrochais à ça, parce que ça n'allait plus du tout dans ma tête.
Et ça a finit par aller mieux. A force d'essayer de me créer un endroit où vivre était acceptable, vivre a finit par devenir acceptable.
Puis il y a eu le Fou et ça a fait un gros rayon de soleil dans ma grisaille cérébrale.
Mais ça reste pas parfait.
Par exemple, en ce moment ça ne va pas trop. Parce que c'est l'été, parce que parfois ma solitude me pèse beaucoup, parce que je vois que je régresse dans mes tcas, parce qu'il faudrait que je reprenne un travail de psychothérapie mais que j'ai peur de le faire et que ça fasse sauter mes rafistolages de cerveau, parce que j'ai du mal à écrire, parce que j'ai trop de temps pour penser noir, bref, c'est le bazar.
Et ça serait simple de m'enfermer dans mon appartement et de juste broyer du noir en regardant le plafond, les volets fermés pour pas voir la lumière.
Sauf que j'ai pas envie de ça. J'ai pas envie que ça reparte comme chaque année, j'ai pas envie de faire peur à tous ceux qui tiennent à moi avec mes idées suicidaires, j'ai pas envie de devoir redire à quelqu'un que j'ai faillis me jeter par la fenêtre.
Du coup je cherche comment faire de la paix dans mon cerveau.
Côtoyer des arbres m'apaise ? Je côtoie des arbres.
Marcher pendant des heures me vide le cerveau et me fait du bien ? Je marche.
Lire du Voltaire ça m'éclate ? Je lis du Voltaire.
J'ai pas trop la tête à écrire beaucoup ? Je n'écris pas beaucoup.
J'essaye au maximum d'enrayer mes pensées noires avec les moyens cité au-dessus (marcher et élire domicile dans "mon" parc), et tu sais quoi ? Ben ça s'améliore. C'est toujours pas la grande joie, mais ça s'améliore.
Je crois qu'en fait, le bonheur, c'est pas un truc inné qui te tombe dessus comme ça pouf magie. C'est un travail qu'il faut faire, c'est long, c'est dur, et tous tes efforts peuvent se retrouver réduit à néant d'un seul coup (coucou les tcas, coucou !), des fois ça décourage et ça donne envie de se résigner.
Mais comme dirait monsieur Keating dans le cercles des poètes disparus : "faut pas vous résigner !".
Bref. Je sais pas trop comment conclure cet article alors je vais pas conclure et m'enfuir discrètement.
Je t'envoie des paillettes et j'espère que ça va bien dans le bout de monde où tu te trouves.
Mais comme dirait monsieur Keating dans le cercles des poètes disparus : "faut pas vous résigner !".
Bref. Je sais pas trop comment conclure cet article alors je vais pas conclure et m'enfuir discrètement.
Je t'envoie des paillettes et j'espère que ça va bien dans le bout de monde où tu te trouves.
Ton avant dernier paragraphe... Je ne sais pas avec certitude si il est vrai mais j'en suis fermement convaincue. Et je crois que cette difficile prise de conscience est ce qui empêche nombre de gens d'être heureux... Bref. Merci de l'avoir écrit.
RépondreSupprimerBon courage sur ton chemin du bonheur ! ❤
Je ne sais pas non plus s'il est vrai, si le bonheur est pas inné chez certains, mais d'après mon expérience si tu veux être heureux...bah faut se bouger les fesses.
SupprimerMerci de l'avoir lu et d'avoir commenté =)
Bon courage sur le tien aussi <3
J'ai très envie de dire que ton avant-dernier paragraphe est effectivement vrai. "La Béatitude n'est pas la récompense de la vertu, mais la vertu-même" : c'est agir dans ton intérêt bien compris, c'est-à-dire effectuer ce travail long et difficile que tu décris, qui EST le bonheur. Un petit peu plus à chaque fois que tu travailles. En fait, ce n'est pas un achèvement, quelque chose même que tu peux espérer garder, c'est une lutte permanente pour la survie, lutte qui parfois fatigue, parfois pas, et c'est l'épiphanie.
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