samedi 29 juin 2013

Quelqu'un en a quelque chose à foutre ? ou la philosophie des étagères à livres

Tu vois, quand j'étais petite, ma mère nous emmenait tout le temps à la bibliothèque. C'était cool, y'avait des livres partout, je m'asseyais par terre (ouais j'suis une rebelle des fauteuils) et je pouvais lire pendant des heures. Les bibliothécaires me prêtaient des livres de la réserve ou me mettaient prioritaire sur les prochains tomes de mes séries (d'ailleurs il y en a que je devrais finir).
C'était un peu ma maison, tu vois, j'y allais pour écrire, je m'asseyais sur une table et je fixais les gens puis j'écrivais (même que j'ai alimenté un skyblog avec ces textes, fut un temps), j'y allais pour lire, j'y allais même quand j'avais rien à y faire, l'été je venais de l'ouverture à la fermeture.
 
ça a un peu été mon refuge, et puis, les années passant, j'y allais plus. C'était loin, j'avais pas le temps, je rendais les livres en retard, et puis fallait que je vois des amis. J'ai commencé à acheter mes livres. C'est cool aussi, les librairies, des tas de livres partout, et puis la vendeuse aux cheveux gris fer qui a l'air perdu dans son monde en permanence m'aime bien. Et puis la librairie aussi, j'ai arrêté. Trop de livres qui s'entassent, les amis, les parents, les devoirs, les cours, le blog, le mal aux yeux...
 
Et aujourd'hui j'ai remis les pieds dans ma bibliothèque. J'avais rien à y faire, fallait juste que je fasse le tour de la ville pour prêter des livres pour l'oral de français, il pleuvait, ma sœur n'arrivait pas, alors bon, je suis rentrée.
Et aussitôt une impression bizarre s'est collée à ma peau. J'ai parcouru les rayonnages. Des livres, des livres. Des mots jetés par passion sur des pages, puis dactylographiés reliés imprimés publiés vendus achetés, rendus à ça : l'attente. Il y a peut-être des ouvrages magnifiques posés sur un rayonnage de bibliothèque, mais pas de bol, à côté d'un roman transcendant écrit par le brillantissime Marc Lévy (sent l'ironie dans ce passage), alors ils prendront la poussière, jusqu'à ce que poussière ils deviennent.
Ces livres là auraient mérités d'être lus. J'ai regardé les étagères, et un espèce de sanglot a tenté de me traverser. ça me travaille depuis quelques jours/semaines/mois/années (cochez la case qui vous convient) : quelle importance ça a, ce qu'on peut faire de notre vie ? Il y avait peut-être sous ma main qui caressait les reliures le rêve de toute une vie, et moi j'allais juste passer devant sans m'arrêter.
 
Y aura-t-il quelqu'un pour s'arrêter devant ma vie à moi ? Narcissique, égocentrique, oui je sais, ça semble être ça. Mais mon but dans la vie c'est de faire un peu de bien dans ce monde (j'ose pas vous dire changer le monde, ça me semble ridicule, mais il me paraît évident que la vie est à réinventer)(donc tu vois, j'ose pas, mais je le dis quand même, j'suis un peu concon), est-ce que quelqu'un en aura quelque chose à foutre ou est-ce que ça n'aura vraiment pas d'importance ?
Et est-ce que quelque chose à de l'importance ou est-ce qu'on s'escrime tous dans le vide ?

8 commentaires:

  1. On l'ouvre ton livre puisque qu'on lit ton livre, ton blog, et certains chanceux partagent ta vie.

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    1. J'ai pour principe de toujours répondre aux commentaires, mais là j'ai perdu mes mots, je crois. Alors bon, tu auras un smiley. =')

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  2. Moi aussi j'adore Marc Lévi !

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    1. En même temps marc lévy, à une telle plume qu'il pond deux livres (si on peut les appeler ainsi) alors que d'autres auteurs plus anciens et bien moins agiles avec la langue mettaient comme Flaubert de très nombreuses années.

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    2. Si c'est sincère, je veux un argumentaire, je veux comprendre ! ^^
      Si c'est ironique, bienvenue au club.

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  3. Je hais Marc Lévy et consorts.
    Et par contre j'adore entrouvrir le livre de ta vie quand tu publies un article, me plonger dans ton monde, me dire "oh, moi aussi!" ou au contraire "ah ben non, là j'suis pas d'accord", tout comme je le fais quand je bouquine.

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    1. Bon ça va si je vaux mieux que Marc Lévy et ses copains. (je le jure, j'ai cherché une réponse à la hauteur, mais c'est le deuxième commentaire sur cet article qui me fout les larmes aux yeux ^^)(d'ailleurs c'est souvent les tiens qui me foutent les larmes aux yeux).
      Merci merci merci ! =)

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    2. Mes comms me paraissent souvent dérisoires au vu de ce quer tu écris, et celui là avait de quoi te' faire monter les larmes aux yeux, il n'avais ni intro ni conclusion, j'ai écrit ce que j'avais envie de te' dire et suis repartie aussitôt...
      Plus sérieusement, ne laisse jamais personne te faire croire que ton blog, tes écrits ou ta personne ne valent rien, moi tu m'épates à chaque fois, tu me fais rire, tu me fais réfléchir, tu me fais être triste, et c'est quand même le propre des gens qui savent écrire, de créer des émotions chez le lecteur. Alors oui oui oui tu vaux tellement mieux que Lévy, Musso etc

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