mercredi 22 mai 2013

Les autres, ces êtres de lumière

(avant d'écrire ce post, je tiens à dire, cher ex voisin de math, que ma productivité te conchie)(je t'aime bien quand même)(non, je suis pas susceptible, tais-toi).


Je suis jalouse. Et c'est nulle. Je ne te parle pas de la jalousie dont je fais preuve quand je suis en couple (ou pas en couple d'ailleurs).
Non. Moi je te parle du truc qui fait que, quel que soit la personne en face de moi, je vais être jalouse d'elle. Parce qu'il/elle a plus d'amis que moi, qu'il/elle est plus beau/belle, que son couple fonctionne mieux que le mien, qu'il/elle a un talent en quelque chose, en clair, que cette personne a une qualité que moi, pauvre humaine banalement lambda, je n'ai pas.

Mais au lieu de se calmer, ça s'intensifie au fil des années. Surtout depuis que je suis au lycée. Je vous adore, ma classe de L, mais je me sens incroyablement pathétique à côté de vous. Du genre : hé, bonjour, j'ai une passion, je sais ce que je veux faire, je suis incroyablement doué (bonjour, l'embrasseur de mur, je parle de toi sur cette phrase), je connais la moitié du lycée, tout le monde m'aime, je suis super cultivé, mon intelligence t'écrase au sol.
Bien sûr aucun ne va le penser comme ça, le vivre comme ça. Simplement je suis jalouse. Et je suis jalouse pourquoi ?
Parce que je me sens terne (oui on peut se sentir terne avec des cheveux rouge fluo). Parce que je n'ai pas de talent particulier en quoi que ce soit. Les autres oui. Pas moi.

Il y a un côté de moi qui admire les autres et qui les trouvent géniaux. Et il y a un côté de moi qui les déteste vraiment. Parce que moi je ne suis pas comme eux. Parce que le seul truc d'original chez moi c'est ma chevelure. Parce que personne ne me trouve géniale, et c'est normal (je le jure, ce n'est PAS de l'auto-apitoiement, c'est de la lucidité).

Voilà. Je suis jalouse de tout le monde, on pourrait me qualifier d'aigrie. J'ai longtemps eu envie de prouver aux gens que je valais autant qu'eux, alors qu'au final c'est à mes yeux que je ne vaux pas grand-chose. Alors j'y travaille. J'essaye de devenir comme ces autres tellement amazing par rapport à la particule insignifiante que je suis.

Comment ça, ce serait plus facile si tous les aigris dans mon genre (mais non je suis pas la seule !) s'acceptaient comme ils sont ?

mercredi 8 mai 2013

Uniforminable (oui, je vais encore râler)

Aujourd'hui (enfin bon, lundi)(oui je deviens lente pour écrire), en cours d'anglais, la remplaçante de la prof (madame B, gentil dragon, tu me manques)(qu'elle revienne, pitié) nous a donné un sujet d'expression écrite. Inventez l'école de vos rêves.
Déjà, j'ai tellement de choses à dire sur l'école (en mal, bien sûr, je ne sais faire que ça) que ce sujet ne pouvait que m'amuser (sauf qu'on doit le traiter de manière idiote).
Donc nous sommes partis sur des pistes telles que les matières qu'on voulait pouvoir apprendre ou si on voulait un centre commercial à côté ou pouvoir envoyer des sms en cours ou manger de la pizza tous les midis. Enfin bref, je ne critique pas (je vais faire du hors sujet, je le sens venir)(du bon gros hors sujet)(laissez-moi écrire un conte philosophique !!)(une utopie, au moins)(une petite utopie)(s'il vous plaît).
Et puis on a parlé d'un truc qui m'a fait dresser l'oreille.
 
Les uniformes. Oui ou non, le port d'un identique costume qui permet de nier l'individualité ? (oh je présente pas ça bien)(oh que oui je vais râler). Cette phrase donnant suffisamment mon point de vue, je vais donc passer à celui des gens qui sont pour le port de l'uniforme. (et puis je vais violemment dériver mais c'est pas grave).

La formule qui ressort le plus, c'est "l'uniforme c'est bien parce que ça enlève les différences".
Euh. Ok. Et sinon, pourquoi est-ce qu'on devrait les supprimer, ces fameuses différences ?

A cause des moqueries.
Certes, de nos jours, à l'heure où la tolérance règne dans tous les esprits (lol), il ne viendrait à l'idée de personne de rire de quelqu'un parce qu'il est black ou gay (encore que) ou handicapé ou chinois ou je ne sais pas quoi (que personne ne se vexe, j'ai dit ça au hasard), c'est ce qu'on nous apprend depuis tout petit, le racisme c'est pas bien, c'est pas gentil.
Par contre, se moquer d'une fille qui vient en talon de dix centimètres au collège parce que ça fait pute, no problem. Traiter un gothique d'émo (j'ai rien contre les émos !)(je ne fais qu'exposer un cliché) dépressif et lui dire d'aller se tailler les veines, pas de soucis. La coupe de cheveux d'untel. Les vêtements d'un autre. Les lunettes de machins. Vous avez le droit de vous en moquer. Pourquoi pas, après tout ? Ils n'avaient qu'à pas être différents. Ils devaient s'y attendre, non ?
Non ?
Bref.
Ces exemples sont assez bisounours. Mais ça peut devenir violent. Très. Trop.

Oui, porter un uniforme serait salutaire et résoudrait à coup sûr pas mal de problèmes liés aux différences. Bien sûr, comme l'a dit la prof en me fixant (j'ai de très beau cheveux d'après elle), il y a d'autres façons de montrer son originalité.
Mais c'est trop facile. C'est trop facile de dire : "hé, personne n'accepte la différence ! Supprimons-la !".
Parce que ce n'est qu'un prétexte. Parce qu'on se foutait déjà de moi alors que j'avais pas les cheveux rouges/roses/violets. Parce que des gens qui ressemblent aux autres sont quand même les boucs émissaires. Parce que ta différence, tu la portes en toi, et ce n'est pas la cacher sous un uniforme qui changera quelque chose.

C'est bien beau de dire que si on se ressemble tous, on est tous égaux.
Ce serait encore plus beau si on pouvait dire qu'en étant tous différents, on est tous égaux.

samedi 4 mai 2013

Je suis un monstre heureux

Tu te souviens de cet article niaiseux datant de quelques jours...sur mon ex qui m'avait embrassé.
J'ai réfléchi. C'était une erreur. Une grosse erreur.
Je l'aimais, avant.
J'aime les souvenirs de lui, notre baiser au carrefour venteux, les vieilles photos sur lesquelles j'ai pleuré, sa main qui tenait la mienne alors que lui-même n'accordait aucune attention à ma présence, les moments où je me souvenais de lui en pleurant alors qu'il avait disparu de ma vie depuis 5 mois, les posts-it que je scotchais à mon mur chaque jour qui passaient sans le voir pendant les vacances (il en reste un vieux bout, d'ailleurs, que je n'arracherai jamais).
J'aime notre histoire, lui je l'aime au passé.
Pardon de t'avoir donné de l'espoir puis de t'avoir rejeté ensuite. Pardon pour tous les je t'aime que tu ne m'avais jamais dit avant que je te quitte, pardon de t'avoir dit que c'était trop tard, mais ça l'est.
 
Je n'étais pas heureuse avec lui et je n'aurais jamais pu l'être.
Je l'ai quitté alors que je ne l'avais jamais quitté. J'ai trouvé quelqu'un d'autre. Je suis un monstre. J'ai piétiné ce garçon, je lui ai dit tout ce qui dormait en moi depuis des années, à quel point je lui en voulait, et pourquoi ce n'était plus possible.
 
J'ai quelqu'un d'autre à aimer.

mercredi 1 mai 2013

Et ça continue, encore et encore

Hier, j'étais malade comme un canard qui aurait malencontreusement avalé une bouteille en plastique. Alors je parlais par sms en commatant devant ma télé (la petite maison dans la prairie, c'est nul). Je discutait avec l'ex voisin de math (bizarrement, il répondait, ce jour là)(c'est pas un reproche petit)(non, je ne suis pas ironique)(toujours pas), avec un visu et avec mon ex qui a jaillit du néant hier.
 
J'ai déjà parlé de lui deux fois (deux fois de trop).
 
Bizarrement, notre conversation s'est poursuivit jusqu'à ce que je m'endorme (c'est à dire vers 18h)(j'avais besoin de sommeil, ok ?) alors qu'elles avaient tendance à se réduire à pas grand chose, avant.
On a débrouillé notre histoire si compliqué en s'excusant chacun notre tour.
Il m'a proposé un ciné.
J'ai dit oui.
Il a suggéré l'écume des jours.
J'ai encore plus dit oui (Boris Vian, je lui voue un amour éternel).
 
Je me suis réveillée ce matin avec une sensation de drôle de certitude. J'ai mis un vieux jean déchiré et une chemise de bucheron canadien qui a appartenue à ma sœur (autrement dit, qui est trop grande)(mais que je peux fermer au niveau de la poitrine)(les chemises sont faites pour les filles plates)(je crie à l'injustice), je me suis lissé les cheveux, j'ai refais mon violet, j'ai re-lissé mes cheveux (très intelligent), j'ai ralé parce que mes cheveux sentait le vinaigre, j'ai mis de l'huile dessus pour qu'ils sentent bons, je me suis fait un gros smocky de panda histoire de crier "je suis une fille sexy !" (il fallait bien ça pour annuler l'effet du jean et de la chemise), puis je suis sortie fumer une clope.
 
Sauf que j'ai fini ma clope trop vite alors j'avais plus rien à faire (à part tirer la langue aux gens qui me dévisageaient)(ce que je n'ai pas fait), du coup j'envoyais des messages. Puis il est arrivé sur sa moto et on est parti.
 
Je te passe le trajet (je serais toujours une trouillarde qui aime l'adrénaline).
 
On est arrivé dans la salle. Il m'a offert ma place (et c'est la première fois de ma vie que ça m'arrive)(donc j'ai trouvé ça trop mignon et je lui ai pas dit que j'avais une place gratuite dans ma poche). Il a fait noir (l'avantage du cinéma d'art et d'essai, c'est que y'a pas de pub) et j'ai posé mon bras sur l'accoudoir. Innocemment. La paume pas du tout tournée vers le ciel.
Au bout d'un moment je me suis dit mais t'es conne ou quoi t'es prête à retourner avec lui après ce qu'il t'a fait ! Ok, il a changé et la dernière fois ça se passait à merveille avant ce quiproquo, mais quand même ! Du coup j'ai enlevé ma main.
 
On se chamaillait quand il m'a regardé droit dans les yeux et là j'ai eu le souffle coupé.
Ce regard, je le connaissais par cœur. Pour l'avoir vu des centaines de fois dans ses yeux.
Oh merde, me suis-je dis.
Il veut m'embrasser.
On a posé nos têtes l'une contre l'autre. Puis on s'est écartés. Rapprochés. De nouveau écartés. Rapprochés. Embrassés.
Il a toujours la même odeur rassurante.
Et je le revois demain.