jeudi 27 mars 2014

Ce monde dans lequel on vit

Ce matin, je révisai mon DS de géo (en fait, je terminai de recopier les cours qu'une amie m'avait envoyés (c'est pas que je les note pas, c'est juste que je les perds)) quand ça m'a brusquement dégoûtée qu'on apprenne ça comme un cours de géo alors que ce sont des faits réels. Et horribles (le sujet, c'était l'Afrique)(il se passe pleins de choses pas cool en Afrique)(j'adore énoncer des évidences).

Le fait est que c'est un sujet d'étude comme la guerre froide, donc l'étudier en cours, why not, de façon "objective", why not, sauf que c'est actuel. En fait. Et je me suis dit : "mais, on le sait, on en est pleinement conscient, et, on fait rien ? Genre tout va bien tout est normal ? Ou alors, c'est culturel, ça aussi ?".
Bref, j'ai disjoncté en grattant mes petits fiches de révisions et en me disant "faut que je fasse un article plein de rage et de haine envers l'humanité".

Après, j'ai pris le train pour aller chez ma psy, et pour une fois, je décide de ne pas prendre de billet parce que j'étais en retard. 65€ pour à peine dix minutes de train, ça fait mal. Plus de la moitié de mon salaire de ce mois-ci. SNCF, je t'aime pas trop là (en plus tu me portes la poisse (mais ça vous le verrez plus bas)).

Sur la route de ma psy, y'avait une SDF à qui je donne souvent ma monnaie d'achetage de clope. Il me restait encore un peu de mes 15€ de salaire de la veille (cher gouvernement, arrête de jouer les faux-culs et dit-le clairement : tu veux rembourser la dette sur le dos des fumeurs. Si tu voulais vraiment que les gens arrêtent de fumer, tu interdirais le tabac. C'est tout. Bonsoir.), donc je lui ai donné un peu. Idem avec celui qui était vers l'église. Et celui assis devant la poste (dans la logique : pourquoi je donnerai à elle et pas à lui ?). J'ai eu un tout petit peu envie de péter un câble en voyant les gens qui me regardait d'un air plutôt amusé. Genre "totalement excentrique, la gamine aux cheveux roses.". Je vais chez ma psy, je ressors un poil vidée et toujours avec la même sensation de "quelque chose m'étouffe et me répugne". La SDF de devant la gare est toujours là, elle me demande une cigarette, je tilte qu'elle a dit cigarette dans une langue que je connais et qui n'est pas du français, je dis "Hablas español ?" elle dit "Si", je commence à parler avec elle, je saisi pas tout mais je la laisse parler avec des larmes dans la gorge et des gens qui me regardent encore plus comme une allumée quand j'accepte son invitation de m'asseoir par terre à ses côtés. Elle dit que ça fait du bien que quelqu'un s'arrête pour discuter avec elle, elle me parle de choses et d'autres, j'écoute, j'essaye de parler moi aussi malgré mon espagnol bancal, je lui dis que je dois aller prendre mon train (je savais pas dire train, alors j'ai dis bus), en partant je lui laisse tout ce qui traînait dans mon porte-monnaie (ce qui était trop peu. Mais c'est pas comme si je pouvais faire mieux. Puis je m'en foutais, la semaine prochaine j'ai mon salaire et mon argent de poche. Elle, a priori, s'en foutait pas du tout).

Je te jure, j'étais pratiquement en train de pleurer sur le chemin de la gare. Je trouvais ça horrible que ça puisse seulement exister. Et que les gens puissent autant fermer les yeux et s'y habituer. Je conçois parfaitement qu'on soit à deux euros près, qu'on ait une famille à nourrir, un loyer à payer, et tout et tout. Mais le petit homme d'affaire qui passe à côté en jetant un regard de dégoût en parlant dans son Iphone dernier cri, va pas me faire croire qu'il est à deux euros près.

Arrivée à la gare, je me roule une clope histoire de faire redescendre les larmes à l'intérieur de moi. Je vais voir quand passe le prochain train, génial, à dix minutes j'ai raté celui qui m'aurait ramenée et je dois attendre trois quarts d'heures. Je retourne dehors. Je fume, un mec sur le quai d'en face dit "bonjour ! ça va ?" à une personne qui semble être à côté de moi, on se regarde tous entre nous, personne ne sait à qui il parle. Je vois qu'il se déplace pour changer de quai, je me dis "j'ai déjà donné dans les gens chelou sur ce même banc, on va pas prendre de risques, on va rentrer". J'ai ouvert mon petit bouquin de Tolstoï et j'ai lu.
Devine qui vient s'asseoir à côté de moi. Qui me tape la discute. Qui me taxe une clope. Qui me dit "on va fumer dehors ?". Qui je suis en me disant que dehors, peut-être que les gens réagiront. Qui me parle en me disant de ne pas paniquer. Qui commence à me toucher la cuisse. Qui je repousse tout en continuant à discuter normalement avec les gens par sms. Qui essaye de fourrer sa langue dans ma bouche en me touchant les seins d'une main.
Je n'hurle pas. Personne ne réagis autour, personne n'a vu. Je pars. Juste, je pars. Sans courir, sans hurler ou quoi que ce soit. J'ai envie de vomir. Il ne me suis pas. Je re-rentre dans le bâtiment avec tout mon être qui tremble et une envie de courir, vomir, hurler, arracher toute ma peau. Je m'assoie juste. J'envoie un message. J'ai besoin de me réfugier au moins mentalement auprès d'un ami. 
Son train arrive et il disparaît. Le mien aussi. Je monte dedans, avec un billet cette fois. Je tremble toujours. J'arrive au lycée et j'ai désespérément besoin de parler à un être humain et d'être rassurée. Je retrouve mes amis. Mes jambes ne cessent pas de trembler et j'ai de plus en plus envie de me mettre à pleurer. Je relis le croquis que je connais déjà par cœur juste pour occuper mon cerveau. Je monte en histoire parce que j'ai un DS mais j'ai plutôt envie de m'en aller. Je fais mon DS avec le bras qui tressaute comme lors d'une crise de spasmo. J'appuie tellement fort sur mon crayon qu'on voit tous les traits de quand je colorie. Je répond n'importe quoi aux questions, je fais des longues phrases juste pour pouvoir écrire. J'écris comme un encéphalogramme fou, avec mes lettres déjà moches à la base qui tressautent à la limite du lisible. Je balance mes connaissances en vrac. Je m'en fous. Je m'en fous que ce soit illisible ou moche ou incompréhensible. Je me dégoûte.
Je me dégoûte parce qu'insidieusement la pensée qui a rampée dans mon crâne c'est que je l'avais bien cherché, avec mes cheveux roses et ma robe. Qu'il y avait d'autres femmes, sur le quai de la gare, d'autres dans la gare, et que si c'était tombé sur moi c'est que c'était mérité. Et que quelqu'un de normal aurait crié, se serait défendu, 
On m'a remit les idées en place en me disant que c'était pas exactement moi le problème mais plutôt le type, là, sur ce foutu banc. Je ne remercierai jamais assez cette personne. 

Au final, je suis toujours autant en colère. En colère d'avoir pensé que j'avais mérité ce qui m'était arrivé. En colère d'avoir trouvé personne pour réagir. En colère des événements du matin. En colère contre le monde entier.
Pourquoi c'est au consommateur de faire attention à tout ce qu'il achète afin que ce soit éthique ? Pourquoi c'est pas simplement normal pour les entreprises de ne pas envoyer des gens à la mort pour tel ou tel produit ? Pourquoi c'est plus fréquent de recevoir une insulte qu'un bonjour dans la rue ? Pourquoi on tolère des pratiques comme l'excision avec comme seul argument en faveur de la chose "c'est culturel" ? Pourquoi la démocratie ne se sert-elle jamais du seul outil démocratique dont elle dispose ?
Pourquoi, pourquoi, pourquoi...tant d'injustice. Trop peu de solutions.

Oh me! Oh life! of the questions of these recurring,
Of the endless trains of the faithless, of cities fill’d with the foolish,
Of myself forever reproaching myself, (for who more foolish than I, and who more faithless?)
Of eyes that vainly crave the light, of the objects mean, of the struggle ever renew’d,
Of the poor results of all, of the plodding and sordid crowds I see around me,
Of the empty and useless years of the rest, with the rest me intertwined,
The question, O me! so sad, recurring—What good amid these, O me, O life?
                                       Answer.
That you are here—that life exists and identity,
That the powerful play goes on, and you may contribute a verse.

Walt Whitman.

lundi 17 mars 2014

L'été dernier

J'étais dans la ville d'à côté, je revenais de chez ma psy. Comme l'été, je croise jamais personne, j'avais sorti le rouge à lèvre violet (c'était ma période rouge à lèvre violet (avec les cheveux bleus électriques, ça claquait)), le collant en résille fine parce qu'il faisait chaud, une mini-jupe (enfin, genre mi-cuisse quoi), un débardeur et ma veste en cuir (il se trouve que je crame au bout de dix minutes de soleil). J'arrivais donc à la gare pour rentrer chez moi, un type me dit que je suis jolie et qu'il aime mes cheveux bleus, je dis merci en baissant la tête (trop de timidité), je vérifie si le train s'arrête bien dans ma ville, je reviens sur mes pas, le type me demande si je suis perdue, je dis "non non" et je m'assois pour rouler une clope. Il m'en tend une de son paquet, que je prend, parce que toute clope gratuite est bonne à prendre, je sors mes allumettes de ma poche (c'était la pauvreté à l'époque), il se colle à moi pour me l'allumer avec son briquet, je dis merci, m'écarte, sort mon livre et commence à le lire.

 Il essaye d'entamer la conversation, me demande mon âge, je lui dis que j'ai 16 ans, il me dit qu'il en a 35, qu'il est ouvrier, se moque de mon bouquin et me sort que les études c'est un truc de fille, surtout les études de lettres. Il voit que je suis tendue, me dit qu'il faut pas que j'ai peur, je lui répond assez froidement que j'ai pas l'habitude que des inconnus m'abordent, il me dit qu'avec un tel style je devrais pas être timide, le train arrive, je monte dedans, loin, loin de lui. Je me dis ouf, je prend mon bouquin mais j'arrive pas à lire, j'ai peur de le voir arriver, et en effet, il arrive (le gars s'est quand même tapé la moitié du train pour me retrouver), s'assoit à côté de moi (moi côté fenêtre, hein, genre "pas du tout d'échappatoire") sans me demander mon avis. Il me demande pourquoi je prend le train, je lui répond que je vais voir mon copain (c'était n'importe quoi, je rentrais juste chez moi). Il me demande si je suis avec lui depuis longtemps, je lui dit que ça fait deux ans (ça faisait genre deux semaines, mais on s'en fout, c'est un détail), il me demande si je tiens à lui, je lui dit plus que tout au monde, il me dit mais t'es jeune, faut profiter, faut pas se fixer déjà, je lui dis que je profite déjà en étant avec celui que j'aime.

 Il me demande mon numéro, je lui dis qu'il est nouveau et que je le connais pas. Il me dit t'as qu'à le chercher dans ton portable, je dis que je sais pas bien m'en servir et que je sais pas où le trouver (étrangement, jouer la carte de la débile a fonctionné). Comme je voulais absolument pas lui donner mon numéro (surprenant), j'ai détourné son attention en lui demandant le sien. J'osais pas juste dire "non, tu m'intéresses pas, t'es juste un pervers, tu me fais flipper" parce que j'étais une fille, parce que je pouvais pas m'enfuir, parce qu'il était plus fort que moi et parce que ça aurait juste pu empirer la situation et le rendre violent. Il me l'a donné et m'a dit de l'appeler direct, comme ça il avait mon numéro. J'ai paniqué mentalement mais j'ai continué à sourire et j'ai baratiné que j'avais plus de crédit. Il m'a dit "bah envoi un sms". J'ai dit que j'étais pas en sms illimités, que j'avais presque plus de forfait et qu'il fallait que j'envoie des messages à mon copain et à mes parents (genre "souvient toi, je suis mineure et en couple"). Mais je lui ai dit, "dès que j'ai du crédit, je t'envoie un message et on essaye de se voir" (note : il avait essayé de me proposer un café au début, que j'avais poliment refusé), pour faire genre "t'inquiète mec je cède, je cède". Le train est arrivé, il m'a laissé passée et je suis descendue.

Une fois sur le quai, j'ai du m'asseoir cinq minutes. J'avais les jambes qui tremblaient et une vague envie de vomir. J'ai envoyé un message au geek : "je viens de me faire draguer par une sorte de pervers super chelou en prenant le train". Il m'a répondu "c'est ça d'être bonne.". Paye ton soutient.



Pourquoi je vous parle de ça aujourd'hui, plus de six mois après ?
Parce qu'on a tous entendu parlé de l'agression sexuelle qu'a subit Jack Parker. Et que les réactions me dégoûtent. Sans me surprendre. 
C'est normal d'avoir peur si tu sors dans la rue seule la nuit. Si t'es une femme.
C'est normal de stresser quand tu prend le train/le métro/le rer/le tram seule en compagnie d'hommes.
C'est normal de pas pouvoir porter les vêtements qu'on veut sans se faire siffler.
C'est normal de se dire "ha non je met pas de jupe je passe dans un endroit qui craint".
Pas de talons, je pourrais me faire agresser et avoir besoin de courir.
Normal qu'il y ait des cours de self-défense spécial femmes mais pas pour hommes.

ça me dégoûte.
ça me dégoûte de voir que la seule solution qu'on me propose c'est de me cacher sous un tas de vêtements qui ne suffisent pas toujours à éloigner la menace.
ça me dégoûte qu'on considère les femmes comme des proies, et qu'elles-mêmes doivent se considérer comme ça.

GENRE C'EST NORMAL !

 Les femmes ont le droit de vote. Le droit d'avorter. De prendre la pilule. D'avoir des enfants hors-mariage. D'être indépendantes financièrement.
Mais pas de marcher dans la rue en jupe.
Bravo la société.

samedi 15 mars 2014

Faites une choses par jour qui vous terrifie

Eleanore Roosevelt.

Cette phrase, j'ai décidé dès que je l'ai lue d'en faire ma devise. Elle est écrite sur mes murs, juste à côté de la porte, comme ça je la vois tout le temps.

La relire me rappelle à quel point je suis lâche, des fois. Il est plus facile de contrôler ma terreur de la nourriture en développant des milliards de tocs liés à celle-ci plutôt que de m'avouer que je n'ai toujours pas réglé mon problème. Il m'est plus facile de devenir obsessionnelle de la propreté et du rangement plutôt que de m'avouer que c'est le désordre qui règne dans ma tête qui m'angoisse et que je voudrais ranger.
Il m'est plus facile d'esquiver tout ce qui me fait peur plutôt que de l'affronter.

Ma plus grande peur, c'est d'échouer.
Je ne fais rien si je ne suis pas sûre de réussir. Je me suis mise au tir à l'arc parce que j'ai tout de suite été douée, par exemple. Et j'ai évité le pas de tir pendant un mois parce que je savais que j'allais tirer comme un pied (quand tu as des problèmes, tu dois les laisser en dehors du pas de tir. Sinon, tu deviens mauvais).
Le problème avec ça, c'est que comme le dit le proverbe : "qui ne risque rien n'a rien". Je ne prend pas de risques. Donc je n'ai rien.

J'en ai assez. Je veux faire quelque chose de ma vie. Je refuse de me laisser gouverner par la peur encore une fois. J'en ai marre de céder devant toute mes phobies. J'en ai assez de considérer comme absolument normal de prendre 20 minutes pour démarrer une machine à laver, juste histoire que les boutons soient enclenchés correctement (genre, une fois, ça suffit pas. Des dizaines, c'est mieux). J'en ai assez de devoir manger à heures fixes. J'en ai assez de repousser toujours le moment où j'avancerai mon roman. Idem pour le moment où je veux écrire un article (il se trouve que j'ai peur d'écrire des choses nulles). Assez de ranger mon plateau de self et de passer pour une folle ultra maniaque (ce que je suis un peu, en fait). Assez d'être incapable de parler aux gens. Assez de devoir prendre deux douches par jours.

Alors je vais faire ce que j'ai fais il y a longtemps et qui m'a permis de doucement sortir de mon agoraphobie. Une chose terrifiante par jour. Parce qu'on n'avance pas en reculant devant les obstacles.


mercredi 5 mars 2014

Le jour où j'ai vraiment voulu avoir les cheveux roses

Le rose, c'est une couleur de cheveux que j'ai déjà porté souvent. Entre mon rouge qui délavait (le Poppy Red de directions, il délave en rose (au cas où quelqu'un ai envie de se retrouver avec les tifs rouge perruque (c'était très beau))), le passage du rouge au blond blanc qui nécessitait une violente décoloration du rouge, on peut dire que je me suis baladé pas mal de temps avec les tifs roses. Mais c'était jamais voulu.
Puis là, ma couleur devenait moche (en même temps, trois mois sans la refaire, tu t'attendais à quoi, cocotte ?), je traînais sur pinterest, j'ai vu des cheveux multicolores-pastel-tellement beaux que t'en peux plus, je me suis dit "et si je changeais de couleur ?", je suis allée sur colormania (ils sont cools, si tu commandes chez eux tu as des carambars), j'ai cherché dans le bleu, j'ai dit que j'en avais marre du bleu, j'ai cherché dans le violet, mais ça me va pas le violet, le rouge c'était trop banal, le vert trop chiant à accorder à mes vêtements, j'ai cherché dans le orange mais avec mes résidus de bleu ça allait être trop chiant à faire sans bousiller mes pointes, puis j'ai vu le rose. J'ai fait "why not ?". J'ai commandé le même kit de décoloration qui m'avait servit à faire mon premier rouge et puis rouler jeunesse.

L'emballage me fait penser à un truc nucléaire, va savoir pourquoi.
Donc je partais de ça, niveau couleur de veuch :


Ouais, mes cheveux sont des rebelles qui refusent toute forme de domestication. Pour me venger, j'ai mélangé un sachet de poudre décolorante blanche (d'habitude, j'utilise de la bleu que je prend chez le grossiste, mais bon) avec la moitié de la bouteille d'oxydant, et j'ai galéré à en mettre bien partout sauf sur les pointes.
Du coup, j'en ai mis sur les pointes, et j'ai raté des endroits de ma tête. Forcément.


J'ai jamais autant foiré ma déco. Ha, si en fait. Je foire toujours mes décos.
Bref, partant de là, j'avais deux options : re-décolorer, tenter un toner pour atténuer ce jaune pisse teinté d'orange.
J'ai tenté un toner. Pas de résultat. 
J'ai dit fuck, j'ai plongé les mains dans la teinture, je me suis dit que d'habitude elle sentait meilleure leur teinture chez Directions, j'ai collé le truc sur ma tête, j'ai attendu, attendu, c'était super foncé, j'avais peur et...

Tadaaaa !!

C'est fushia, bordel.