vendredi 22 août 2014

"Les familles heureuses se ressemblent toutes; les familles malheureuses sont malheureuses chacune à leur façon." [Littérature]

Je voulais vous parler de Tolstoï.
Au fur et à mesure que j'écrivais, je me suis rendue compte que 1) ça devenait le bordel 2) c'était vraiment trop long. Donc j'ai tout effacé (et j'ai envie de me pendre) et je vais diviser cet article en trois parties. Ou quatre.
Du coup, je vais vous parler d'Anna Karénine, qui est le premier livre que j'ai lu de Tolstoï.
Et qui est la première oeuvre littéraire massive à laquelle je me suis attaquée. Non parce qu'avant, je m'étais mangé du Zola dans une quantité assez appréciable (maintenant, je l'adore et le déteste. C'est compliqué.), ainsi qu'un peu de Shakespeare et du théâtre classique, mais Anna Karénine, c'était un niveau au-dessus.
Je l'ai senti passer, le niveau au-dessus. Mais après avoir lu, lu, lu et relu L'Elégance du hérisson de Muriel Barbery (ça a longtemps été mon livre préféré)(mais je vous parlerai de mon livre préféré plus tard), il fallait absolument que je découvre Tolstoï. Elle en parlait trop bien. Bon, avec du recul, je me rend compte que je l'ai peut-être lu un peu tôt et que je l'ai pas pleinement apprécié, mais je vais tenter de retracer à travers le souvenir que j'en ai gardé l'intérêt qui dort dans ce bouquin. (d'ailleurs voilà, j'ai envie de le relire à cause de toutes ces bêtises).

La trame centrale, c'est l'histoire d'amour entre Anna Karénine, mariée à Alexis Karénine, tous deux membres de la haute société de St Pétersbourg, et Vronski.
La deuxième trame, un peu moins important mais importante quand même, c'est l'histoire entre Kitty et Lévine (je sens qu'à un moment je vais me planter et écrire Lénine), elle membre de je sais plus quelle société (pardon), lui gentillhomme de la campagne progressiste et un peu humaniste sur les bords (il me semble)(je kiffais bien ce petit Lévine).
Y'a aussi une troisième histoire qui te montre la vie quotidienne d'un couple où la femme est débordée à la maison (Daria), et où le mari (Oblonski, le frère d'Anna) part courir la gueuse tout en lui montrant son amour de temps à autre, mais si je m'en souviens pas c'est que ça a pas trop trop d'intérêt. Ou alors ça en a mais j'ai pas trouvé ça intéressant.

Donc. Prenons la première trame, si vous le voulez bien. L'amour interdit d'Anna pour Vronski. En fait, elle le croise une fois, à un bal, et forcément c'est le coup de foudre. Elle rentre chez elle et elle se persuade de ne pas y penser, mais quand elle le recroise, ses sentiments pour lui se confirment. Du côté de Vronski, ben, c'est un peu pareil, il est fou d'Anna. Sauf que elle, elle est mariée, à Alexis Karénine, un haut dignitaire pétersbourgeois. Alors ils s'enfuient (enfin, il se passe un tout petit peu plus de chose, mais je vous tue suffisamment d'éléments de l'intrigue comme ça), et on se dit, chouette, ça va être beau, ils vont être heureux et s'aimer loin de ces connards de bourgeois russes pas foutus d'accepter un divorce. Sauf qu'en fait, pas du tout, ils vont vivre dans une micro-société en marge du monde, Vronski va souffrir d'avoir perdu la vie mondaine à laquelle il tenait, Anna va souffrir d'avoir perdu son fils, du coup, chacun emmuré dans leur souffrance, ils vont s'entre-déchirer.

Maintenant, la deuxième. Kitty, jeune fille de 18, fait son entrée dans le monde. A cette occasion, Lévine lui déclare son amour. Mais elle le repousse, parce qu'elle aime Vronski (je comprend pas comment il peut emballer autant avec un nom pareil mais soit). Or c'est à ce bal qu'Anna fait la connaissance de Vronski, et Kitty sent bien qu'elle ne fait pas le poids. Quelques mois après, elle revoit Lévine et se rend compte qu'elle n'a aimé que lui. Du coup, ils se marient, et c'est cool.
Tient d'ailleurs, parlons un peu de Lévine. Parce que il a grave la classe, quand même. Déjà, il se pose plein de question à propos de la vie et la mort (thème un peu récurrent chez Tolstoï, on le retrouve au début de Guerre et Paix), ce qui donne une certaine envergure philosophique à l'oeuvre (ce qui la rend assez difficile à aborder parfois). Ensuite, c'est un progressiste, ce qui va permettre à Tolstoï de montrer l'effondrement en cours des structures traditionnelles russes, et en même temps le fait que les russes sont encore très anti-progrès (je me souviens d'une scène dans laquelle il décrit des paysans russes qui refusent de se servir des nouvelles machines, pourtant plus rapides).

Cela étant, malgré les petites pointes de réflexions philosophiques que Tolstoï se plaît à glisser dans son oeuvre (et c'est ça qui est totalement merveilleux chez les russes (ou totalement chiant si vous n'aimez pas qu'une oeuvre vous fasse réfléchir mais que vous voulez juste des histoires distrayantes)), ce roman parle surtout de la difficulté de trouver l'amour : on a deux couples, qui ont la même capacité à être heureux ensemble au départ, à savoir qu'ils sont amoureux. Mais l'un va se détruire à cause de la société et d'une incompréhension qui s'installe peu à peu (Anna et Vronski), tandis que l'autre va prospérer justement grâce aux différences présentes entre les deux parties.

Bref, Anna Karénine n'est pas un mauvais bouquin du tout, loin de là, même s'il convient à un public déjà un peu familier de la littérature classique. Dans le prochain épisode des articles sur Tolstoï, on va parler du tome 1 de Guerre et Paix et ça va être génial. Mais si. Tu verras.

(PS : le titre c'est la première phrase d'Anna K.)

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