dimanche 4 janvier 2015

Le jour où j'ai commencé à lire les étiquettes

Quand j'ai commencé à étudier la composition des produits que je mettais dans mes cheveux et sur ma peau, ma petite sœur m'a prise pour une folle. Je lisais toutes les étiquettes des produits de supermarché, j'avais ma petite liste avec moi des ingrédients qui ne devaient surtout pas apparaître dans la composition, parce que polluants, parce que issus de la pétrochimie, parce que allergisants, agressifs, irritants.
En général, je finissais par repartir avec "le moins pire". Qui restait quand même bourré de polluants-allergisants-dérivés de pétrole.
Me dire que je me mettais ça sur la peau a finit par m'angoisser et j'ai arrêté d'acheter mes produits cosmétiques en supermarché.

Quand j'ai commencé à vraiment m'engager dans la voie du véganisme (je suis toujours en transition mais un jour j'y arriverais), j'ai vu des vidéos atroces d'abattoir et d'élevage en batterie.
J'ai pris la décision de ne plus participer à ce genre de choses.

Je n'achète plus de produits testés sur les animaux.
Je n'achète plus de produits contenants de l'animal mort.
J'essaye également d'éliminer les produits issus d'une industrie basée sur la souffrance animale.

On m'a dit que ce que je faisais ne servait à rien tant que tout le monde ne faisait pas comme moi. Que je me compliquais la vie pour rien. Qu'une fois de temps en temps, ce n'était pas grave. Que ce n'était pas la faute du consommateur, mais des systèmes de productions.

Je vais vous avouer un truc.
Effectivement, le consommateur n'y est pour rien si le produit le plus accessible pour lui est issus d'une industrie polluante, testé sur des animaux et qu'il a contribué au meurtre d'autres êtres vivants.
Effectivement, si le consommateur repose cette barquette de steaks hachés, ça ne redonnera pas vie au bœuf.
Effectivement.

Pourtant, après toutes les polémiques sur les parabens, ils ont été remplacé par d'autres conservateurs, qui sont certes pires, mais les marques ont changé les compositions parce que les consommateurs n'achetaient plus.
Après une demande de plus en plus croissante, des magasins bio ont ouverts et se sont développés, ont trouve de plus en plus facilement des produits non-testés sur les animaux (bien que le label cruetly-free ne soit pas contrôlé par l'Etat donc pas totalement fiable (en revanche, le label Vegan (V avec une petite fleur) l'est))(Ecocert aussi il me semble).

Il y a quelques temps, j'ai vu une vidéo d'une femme travaillant dans le marketing qui nous faisait part de ses techniques de ventes pour rendre les produits issus d'industries polluantes et meurtrières acceptables par le consommateurs.
En premier lieu, il y a le packaging. Vert, petites fleurs, tout ça (à ce propos, le label AB n'est plus fiable puisque plus validé par l'Etat (le label écologique européen, par contre, si)).
En deuxième lieu, il y a les labels ne veulent rien dire (j'ai beaucoup trop dit "label" dans cet article). Par exemple, 100% d'ingrédients naturel, ça ne garantit rien, mais psychologiquement ça rassure.
Et le plus important, le troisième, c'est l'aveuglement volontaire de celui qui achète. Les marques continue à produire de cette façon parce qu'on achète de cette façon.

Oui, dans un monde idéal, les industries changeraient d'elles-mêmes leur façon de produire et il n'y aurait pas besoin de tout surveiller.
Mais ça n'est pas le cas, alors c'est à nous de faire attention.

Bien sûr ce n'est pas facile. J'ai un budget d'étudiante, j'ai des habitudes et des contraintes, et je suis loin d'avoir atteint la perfection dans ce domaine. Et je sais parfaitement que quand on n'a pas ou peu de revenus, ça n'est pas possible, de faire attention à ce qu'on consomme, parce que la priorité c'est de pouvoir se nourrir.
Mais il suffit parfois de petits changements, pas forcément difficiles à faire, souvent économiques en plus, pour faire un pas de plus vers un monde globalement plus éthique.


7 commentaires:

  1. Dire "le consommateur n'y est pour rien", c'est une excuse bidon. Ce n'est pas pour rien qu'on parle de l'offre et de la demande. S'il y a toujours de la viande dans les rayons, si les animaux sont encore tués et maltraités, si les produits sont encore plein de saloperies, c'st parce qu'il y a encore des gens assez irresponsables pour les acheter.
    Si les gens achètent moins, les choses se produisent moins.
    Si les gens achètent plus de produits éthiques, on vend davantage de produits éthiques.

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    1. Et je n'ai pas du tout dit le contraire ! (enfin j'espère, sinon mon article a pas du tout atteint son but). S'il y en a encore, c'est bel et bien parce qu'on en achète, mais c'est surtout à cause des industriels que les choses sont comme elles sont.
      Mais le consommateur a le pouvoir de choisir ce qu'il achète, et c'est à lui de décider si oui ou non il veut encourager de telles industries.

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    2. Ah non, il est clair dans ton article que tu ne dis pas le contraire ^^ J'appuyais juste tes propos ^^'

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    3. Ouf, j'ai eu peur un moment, en mode "mince, j'ai dit totalement l'inverse de ce que je voulais dire" ^^

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    4. Non non, ne t'inquiète pas, ton message est très clair ! :)

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  2. Super article ! La composition des produits de consommation est vraiment un vaste sujet. Je suis d'accord avec toi pour dire que les industriels sont en grande partie responsables car c'est leur travail de formuler les compositions. Le consommateur lambda est rarement diplômé en biologie.
    Je fais très attention à la composition des produits que j'utilise depuis quelques mois car je suis tombée sur des blogs qui en parlaient. Mais avant cela, il ne me serait jamais venu en tete de lire une étiquette, je n'aurais même pas pensé à remettre en cause des compositions formulées par des professionnels. Et pourtant.
    Il y a un véritable travail de sensibilisation à faire auprès des gens sur la composition de leurs produits et c'est un long chemin car on rentre en contradiction avec des habitudes ancrées depuis toujours , ou tout simplement parce que les gens ont peu de moyens ou encore des soucis plus graves que la compo de leur gel douche ou de leur produit vaisselle.
    C'est pourquoi il y a besoin d'articles comme le tien, qui aborde le sujet de façon délicate, pédagogique et sans culpabiliser.
    Ecriras-tu un article sur les compositions des produits que tu utilises ?

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    1. Oui, extrêmement vaste ! ^^ Et en effet, les industriels ont plus de responsabilité que le consommateur qui lui, fait comme il peut avec les informations qu'on lui laisse.
      ça a été un peu le même cheminement pour moi, même si je me doutais que certains produits n'étaient pas "bons".
      Et je suis d'accord pour le travail de sensibilisation : les gens se disent "oui mais on a toujours fait comme ça, ça ne peut pas être si grave", alors qu'en fait, c'est grave pour leur santé et la planète sur laquelle ils vivent. Mais parfois le manque de moyens peut être un obstacle et c'est vraiment triste =/
      Oh merci, j'ai vraiment essayé de ne pas prendre un ton moralisateur, parce que je trouve ça plus rébarbatif qu'autre chose, et donc au final contre-productif.
      Je suis en train d'y réfléchir. Je pense déjà faire un "top 10" des pires ingrédients qu'on retrouve dans les produits cosmétiques de base, après pour les produits que j'utilise ils ne sont malheureusement pas tous irréprochables =/ Mais j'essairais de parler des alternatives que je trouve =)
      Merci pour ton commentaire =)

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