dimanche 20 avril 2014

Refuser de manger de l'animal mort, est-ce nécessairement un choix engagé ?

Il y a une question que je me pose depuis que je me promène sur la blogo végétarienne/végétalienne (d'ailleurs je commence lentement à le mettre en place, mais pas vraiment volontairement, j'ai juste éjecté beaucoup de choses de mon alimentation et j'aime toujours ni les œufs ni le lait (il se trouve que ça me dégoûte)) : y'en a beaucoup qui parlent de à quel point le végétarisme/végétalisme c'est trop la meilleur façon de vivre (mais je vais pas remettre ça en cause vu que je pense tout à fait pareil). Et qui cherchent à convaincre leurs lecteurs de le devenir. Ce qui n'est pas mal non plus, tu me diras. Mais du coup, est-ce qu'on est obligé de militer pour le végétarisme/végétalisme si on est végétarien/végétalien ?

Non parce qu'en fait, mon végétarisme est un hasard total. Ou presque. Quand je suis devenue végétarienne, je savais même pas que ça pouvait être un acte qui concernait plus que moi. L'idée du meurtre me révoltait. Alors autant en causer le moins possible. Mais c'était là tout. Je n'avais strictement aucune idée des bénéfices que ça pouvait avoir sur la santé, sur l'environnement, des retombées socio-économiques du végétarisme. Je voulais juste ne pas tuer. L'écologie, je voyais juste ça comme une nouvelle lubie de mes parents qui nous obligeait à avoir des poules et à utiliser du shampoing qui pue.

J'ai appris récemment qu'outre le fait d'éviter à des êtres vivants de mourir juste pour se retrouver dans mon estomac (et de façon potentiellement atroce vu que je ne mangeai presque que de la viande industrielle), ça réduisait aussi des trucs horribles, et que bref, le végétarisme était un choix profondément éthique.
ça m'a beaucoup plu. Je veux dire, non seulement je ne tuais pas, mais en plus, j'agissais bien envers l'humanité entière (c'est à partir de ce moment là que j'ai commencé à m'intéresser à l'écologie, d'ailleurs).

Ceci dit, je n'ai jamais été militante végétarienne. J'ai eu une période de genre, deux semaines, où je discutai avec ma mère du fait qu'elle pourrait totalement se passer de viande. Mais c'est tout. Quand je vois mes amis à la cantine qui mangent de la viande, je ne leur dit rien. Bon, des fois je tique un peu quand on me demande de prendre de la viande pour pouvoir la passer aux autres. Je devrais dire non, d'ailleurs (mais si je savais dire non, 1) je n'aurai pas la gueule de bois 2) j'aurai encore un paquet de tabac rempli). Mais globalement, je fous la paix aux gens, tant qu'on me fout la paix.

Sauf que je me dis, des fois, que je devrais pas. Certes mon végétarisme résulte avant tout d'un choix absolument personnel et non d'une volonté générale de faire le bien, mais je devrais m'engager. Au moins un peu. Sauf que je ne suis pas foncièrement pour le fait que le monde entier devienne végétarien. Si des gens ne sont pas dérangés par le fait de manger un animal (je commence à me dire que c'est dérangeant de manger des plantes, qui elles aussi sont vivantes. Mais j'essaye de gérer cette culpabilité en me disant qu'on peut difficilement faire sans. En fait), tant mieux pour eux.
Mais j'aimerai au moins 1) agir pour supprimer la viande industrielle (parce que c'est atrocement barbare) 2) agir pour rendre les cantines/restos français plus accessibles aux végétariens (non parce que bon..."végétarien ? Ben, on a du poisson si vous voulez".). Pas forcément convertir des gens, juste permettre que manger de la viande aussi puisse être un choix éthique (ou relativement éthique) et simplifier la vie des végétariens en rendant ça plus commun.

Donc en fait, mon végétarisme pas du tout engagé à la base l'est devenu par la force des choses. Parce que j'avais déjà un idéal que je voulais défendre (la vie, ou tout du moins le droit à la vie pour tout être vivant), et que cet idéal a entraîné d'autres causes pour lesquelles je désirais me battre (du genre, l'écologie). Et je pense qu'au final tu es toujours un peu engagé quand tu prends ce genre de décision, même inconsciemment. 

Bon et sinon, joyeuse fête des œufs, paillette sur vos têtes et faites pas trop d'overdose de chocolat.

2 commentaires:

  1. Personnellement mon choix d'arrêter la viande s'inscrivait dans un mouvement plus général de "vivre plus sainement, faire attention à l'environnement.." en plus je n'aime pas particulièrement la viande donc c'était pas trop dur. Après je pense qu'on peut arrêter de manger de la viande pour des raisons seulement personnelles, sans savoir les autres conséquences que ça pourrait avoir sur l'environnement, l'économie...
    Enfin bref j'ai trouvé ton article intéressant, merci de faire partager :)

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  2. En soi... Tu l'as montré, être végétarien/végétalien (je vais dire "végé", hein ^^), c'est pas nécessairement engagé. Puisque tu ne l'étais pas. Après, c'est effectivement quelque chose de profondément éthique (considère que ce mot est en italique), parce qu'il est le fruit de l'investigation de la raison sur un désir, qui se révèle en fait une passion, un désir mauvais pour soi-même. Là où il devient automatiquement plus général, c'est dans les répercussions que ça a sur l'économie. Mais en soi... Je pense qu'être végé, c'est avant tout faire attention à sa propre vie et à toutes les autres. Le reste, l'économie s'adaptera à notre mode de vie, je pense. L'économie n'a pas le choix, de toutes façon. C'est nous qui la contrôlons, en tout et pour tout.

    Et note que l'on n'est pas obligé de tuer une plante pour la manger. Cf les fruits. =)

    Après, effectivement. À partir du moment où tu as envie de défendre la Vie, tu es forcément pour l'écologie, et d'autres types de choix politiques tels que celui-ci. Mais honnêtement. J'en ai juste marre. L'écologie, ça devrait être naturel, je veux dire. Mince.

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