vendredi 6 février 2015

Arrêter de fumer...

On entend souvent dire que pour arrêter de fumer il n'y a qu'à y mettre un peu de bonne volonté.
Si on est gentil avec toi, on te dira de te coller quelques patchs ou de prendre des nicotrucs que c'est trop bien que t'as plus jamais envie de fumer après (c'est un mensonge)(j'ai essayé).
Si on est pas gentil on te dira débrouille toi sans ça t'avais qu'à pas commencer espèce d'être sans cervelle la cigarette c'est le mal baaaaah t'es faible.

Personnellement, je ne crois pas que l'addiction soit là pour faire joli. Que vous soyez accro à l'alcool, au sexe, au shopping, à la cocaïne, au sucre, aux jeux vidéos, ou à la cigarette, notre objet du jour, c'est que vous avez un problème.
C'est bon, on arrête de faire semblant, si t'es né sans cigarette dans ta main et que ça pousse pas sur un arbre, c'est qu'à la base tu en avais pas vraiment besoin.
Et tu auras beau te coller tous les patchs que tu veux, bah...Tu vas pas arriver à arrêter de fumer.
Ou alors tu vas prendre dix kilos ou te mettre à mâcher du chewing-gum frénétiquement ou à boire beaucoup de café (sauf si tu aimais le café-clope)(hérétique). Et ça s'appellera la compensation. Parce qu'au fond, tu auras toujours besoin de ton addiction.

C'est pour ça qu'arrêter de fumer c'est dur. Parce que c'est socialement bien accepté. Alors que ça révèle juste une fragilité psychologique.
Un ami de ma mère qui fait du volley avec elle (ou du triathlon, je sais plus), quand elle lui parlait du fait que j'avais arrêté de fumer (ma mère est très fière de moi depuis que j'ai arrêté de fumer (si j'avais su que ça suffisait, j'aurais commencé à fumer à 6 ans et j'aurais arrêté à 7 et on en serait pas là))(je rigole, bien sûr), lui a dit que pour arrêter de fumer il fallait être bien dans sa vie.
Et il a raison.

Arrêter de fumer ce n'est pas seulement un petit changement qui fait du bien au porte-monnaie (même si, sans mentir, c'est cool aussi pour ça), c'est un énorme changement parce que ça implique de vivre sans une béquille qui a été là tout le temps pendant souvent plusieurs années.
Ce n'est pas simple, et échouer, ce n'est pas dramatique.

Le plus important, c'est de trouver les causes qui vous font fumer.
En général, ça fait peur, parce que fumer c'est un peu fuir. Si tu t'allumes une clope quand t'es stressé, est-ce que c'est pas pour ne pas affronter ce qui t'angoisses ? Si tu fumes quand t'es triste, c'est pas un peu pour essayer de moins sentir ce qui te dérange ?
Oui, pour arrêter de fumer à peu près sereinement, faut chercher. Creuser. Faire de l'introspection. Si vous avez l'habitude de travailler avec des psychologues ou de vous analyser à l'extrême, ça va être plutôt simple, mais si vous êtes plutôt du genre "je nie ma réalité émotionnelle jusqu'à ce qu'elle m'éclate à la figure", ça peut être plus ardu.

Enfin bref, tout ça pour dire qu'arrêter de fumer n'est pas qu'une question de volonté. Bien sûr il faut en avoir pour se défaire de tous les schémas de pensée qu'on a intégrés au fil du temps, mais il y a aussi toute la part émotionnelle/psychologique de la chose qui prend beaucoup de place et qu'on néglige beaucoup trop.

2 commentaires:

  1. Intéressant ton article, ça me fait voir les choses d'un autre point de vue. J'avoue avoir déjà pensé, fut un temps, qu'arrêter de fumer devait être une question de volonté. Mais tu as parfaitement raison. On pense trop souvent pouvoir juger les gens au travers de notre propre prisme, alors que la plupart du temps, on n'a aucune idée du vécu de ces personnes et de ce qu'elles peuvent ressentir.

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    1. Oui, et à vrai dire j'ai pensé à cet article en voyant toutes les avalanches de trucs du style "bravo t'as arrêté de fumer moi j'ai pas la volonté"...Alors que c'est bien plus complexe qu'une histoire de volonté, au fond.

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