samedi 6 août 2016

Bloup bloup bloup - mon deuxième tatouage

Il y a deux ans tout pile, je me suis fais tatouer un poisson sur la cuisse gauche.

Il est frais mon poisson il est frais.

Depuis, il a délavé (très mal cicatrisé, en fait, j'avais pas encore trouvé le secret niveau cicatrisation du tatouage et ma peau est assez chiante là-dessus), je refuse d'aller faire les retouches parce que 1) flemme 2) de toute façon ma tatoueuse déménage 3) et c'est trop tard maintenant ce serait payant. Donc il claque beaucoup moins et y'a quelques trous de couleur (rien de catastrophique et de toute façon c'est MA cuisse et le nombre de fois où j'expose ce tatouage est assez négligeable pour que je ne prenne pas la peine de m'en soucier).
Du coup, quand je me suis fait tatouer pour la troisième fois une magnifique composition mi-florale mi-maritime (c'est encore Zelda la talentueuse qui a officié), la réaction que j'ai le plus entendu dans mon entourage ça a été : "ah bah tu vois je le préfère au poisson !".
Ou alors de faire un classement.
Genre ça donnait caméléon - ancre - poisson ou ancre - caméléon - poisson.


Encore rouge.

Et tout huileux.
A croire que je ne photographie mes tatouages que fraîchement fait et qu'ensuite je les oublie, dit donc. (oui).

Mon poisson j'en suis tombée amoureuse.
Je l'ai vu, je l'ai voulu. Je savais pas où j'allais le faire, ni pourquoi j'allais le faire, mais ce poisson bleu qui jaillissais en clamant haut et fort "Show your true colors !", je l'ai voulu très fort dès que je l'ai vu. Et une suite de coïncidences on fait que je venais d'avoir mon bac mention bien, que mes grand-parents m'avaient donné de quoi me payer un tatouage (bon, non en vrai c'était pas formulé comme ça) genre dix minutes avant que je vois la publication sur facebook, alors j'ai sauté dessus un peu. ça s'est décidé tout seul, en quinze minutes j'avais mon rendez-vous, un mois plus tard j'avais mon poisson de cuisse qui gambadait gaiement sur...baaah, ma cuisse.
C'était le 6 août 2014 et c'est juste après que j'ai eu la sensation que ma vie commençait enfin à prendre le bon tournant.
J'ai commencé à sortir avec le Fou le 23 août 2014.
J'ai vraiment commencé à bosser sur mon premier roman - et je l'ai finis.
J'ai tranché avec une grosse partie des choses qui m'entravaient - des amis, les fêtes, la cigarette, l'alcool, les petits trucs qu'on s'autorisent en soirée mais qui ne me rendaient pas service.
J'ai vécu mon premier épisode de guérison spontanée au moment de ce tatouage. J'allais bien. Je me sentais bien.

C'est un tatouage de l'acceptation. Le premier tatouage était plein de colère, de rage, et d'espoir surtout. Celui-là, qui est venu après le moment où je me sentais le plus mal, le plus vide, le plus triste, après toute cette année de terminale durant laquelle je me suis enfoncé doucement mais très loin dans la dépression après ma rupture avec le geek (j'y étais déjà avant mais ça a été la goutte d'eau, je me suis laissée tomber parce que le choc avait été trop grand pour moi, je tenais debout sur ma faille grâce au geek et puis pouf, apprend donc à faire l'équilibriste toute seule - je ne sais pas voler, je me suis rétamée, maintenant je sais à quel point ce choc a été salvateur mais sur le coup je savais plus trop comment faire pour avoir encore envie de vivre), ce tatouage là c'était les bras ouverts sur cette part de moi à laquelle je ne voulais pas faire face.
Je suis un poisson, incapable de communiquer avec le monde de manière sonore.
Je suis le bleu et le jaune, ensemble.
Je suis cette affirmation à la fierté qui se pose à un endroit caché que je déteste.

Je l'aime ce tatouage.
Il est pas parfait - plus du tout - avec ses trous de couleurs, ses traits empattés par endroits, son délavage, son relief très prononcé.
Je le préfère imparfait.

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