mardi 30 août 2016

Pour ne pas mourir noyé

Vivre dans une bulle.
Une bulle d'eau et d'angoisse.
Faire des crises.
Des nœuds qui s’emmêlent contre le corps.
Des nœuds dans le ventre.
Dans les vertèbres.
Le corps qui crie.
La migraine qui tape les tempes.
La faim qui disparaît au milieu du nœud.

Avoir la nausée.
Pleurer.
Des torrents de larmes.
Et s'enterrer dans ces eaux troubles.
Eaux troubles mentales.

Trembler d'angoisse.
Trembler face à demain.
A dehors.
Aux miroirs.
Aux miroirs qui nous détestent.

J'ai peur. Je suis terrifiée, liquéfiée, paralysée. J'attends septembre. J'attends l'automne avec une impatience infinie et une terreur croissante.
La rentrée.
Le retour de la littérature, des versions, de ce que j'aime, de ce que j'aime infiniment, à la folie, assez pour envisager de sacrifier ma santé mentale à ce projet, et le retour du chaos tapis sous mes pas, du corps qui déraille à force de forcer ma tête à marcher droit.
J'ai peur.
J'ai vraiment peur.
La phobie qui prend au cœur et qui montre tout ce qui pourrait déraper. Et ça en fait des choses.
Répéter en boucle "mais ça va, ça va", alors qu'on sait qu'on ment, qu'on sait qu'on met un barrage temporaire sur le flot qui nous emporte, que cinq minutes après le "ça va, ça va" on est de retour en PLS avec cet immense boulet de plomb sur l'estomac.

Ne pas mourir noyé.
Je prends les armes - les mots.
Je tape du pieds frénétiquement et je cherche le sol.
J'ai peur, mais je suis moi.
J'ai déjà tapé du pied.
J'ai déjà été "assez forte".
Je suis assez forte.
Et quand je l'aurais assez répété
Je laisserai tomber
Au fond d'un puits ou je ne sais où
L'angoisse
La peur au ventre
La terreur du jour qui s'achève.
Pour ne pas mourir noyé - je suis le propre phare de mon bateau tanguant.


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