lundi 17 octobre 2016

Je ne sais pas écrire hors de moi

Aujourd'hui je te partage un poème parce que j'ai pas trop de cuillères pour les articles compliqués et que je me bats contre Juvénal et ses Satires qui sont impossibles à traduire - vraiment impossibles.

Si je savais écrire.
J'écrirais sur tout.
Je parlerai de la formation des romans. Parce qu'ils ont formé ma vie. Et j'aime ce lien de miroir.
Je veux fondre en larmes.

J'ai défendu mon côté atypique tout en restant dans une confortable écriture de moi
Et je
Continuerai.
Je n'écris qu'en boucle, qu'en boucle autour de moi - Et les cercles de plombs se fracassent en silence.
Et dans mon malheur je n'ai pas l'apanage de l'originalité - J'existe et j'ai mal
Elle l'a dit avant moi, mon cas n'est pas unique.

Mélanger les voix.
Je suis imprégnée de Simone de Beauvoir, de Violette Leduc, et de Virginia Woolf.
Je suis une romantique quoi que j'en dise et je cris mon mal du siècle et je suis las viejas poetas qui sont seuls à souffrir, seuls au monde, pour qui le boulanger n'existe pas. Pourtant le paradoxe, je suis toutes ces existences, je les aime toutes, je voudrais toutes les dires et toutes leur donner la parole à travers moi.
Je n'écrirais jamais l'abstraction.
Je ne suis pas l'abstraction.
J'existe violemment, dos à dos contre tout le monde parce que l'existence des autres interdit la mienne.
Et je sors mon poème ou mon couteau.

Je suis un poème qui marche et qui s'écrit au fil des pages.
Je suis le cœur de mon mystère.
La rencontre des autres m'a soignée et je voudrais tout rendre, tout résoudre par mon existence.
Mais ça ne guérit personne quand je parle.
Je fais couler mon poison
Pour le sortir
Ça ne fait de bien à personne
Je me sens seule
Tout en sachant que je ne suis pas unique
Et si je n'ai pas cette identité
J'existe comment ?

Marginale marginale
Pas assez marginale

Je veux danser sous la pluie
Enfin être
Libre
Et sauvage
Et pas
Junto a la vida
Mais ancrée
Les pieds dans cette non-abstraction
Et devenir arbre
Semblable à tous
Et nécessaire.

2 commentaires:

  1. Tu sais écrire.
    Ça ne veut pas dire que tu peux écrire sur tout.
    Et laisse le temps à ton être
    D'évoluer
    Et d'un jour peut-être parler
    De ta genèse romanesque.

    Tu écris.
    Tu écris et tu sens
    Que tu t'entoures d'écriture de toi
    Et qu'elle s'écrase au loin dans l'indifférence.
    Mais
    Tu n'es pas unique c'est bien là la solution
    Tu n'es pas unique c'est bien là l'espoir
    Tes semblables t'écoutent
    T'écouteront
    Ta souffrance est importante
    Pour nous.
    Parce que nous avons la même.

    Tu ne sais pas écrire hors de toi
    Tu dis.
    Mais sait-on lire hors de nous ?
    Moi pas
    (Sinon je pourrais lire autre chose que Virginia Woolf
    Et je
    ne peux plus.)
    Alors merci,
    merci d'écrire toi,
    d'écrire nous.

    Oui, c'est romantique
    ("Quand je vous parle de moi, je vous parle de vous")
    Oui, il y a une question de classes.
    Mais avant de se foudroyer pour ne pas réussir à être autre chose que soi
    Peut-être
    Attendre d'arriver
    À être soi ?

    Personne ne veut l'abstraction
    Tant que l'abstraction n'est pas la vie
    Continue d'écrire toi
    Ta vie
    Continue
    Ton existence est nécessaire
    Même à certains dont tu penses
    Qu'ils t'empêchent d'être

    Les autres sont incapables de te soigner
    Taille-le dans ton âme
    Il n'y a que toi pour donner le coup
    Au fond du lac
    Taille-le dans ton âme.

    Ceux qui t'aident n'attendent pas de toi que tu rendent
    Mais que
    Tu prennes.
    Prends, prends et aime-toi
    Après peut-être
    Tu réussiras à rendre
    Si tu sens (si tu sens)
    Que cela fait du bien.

    Ça ne guérit personne quand tu parles
    Sauf
    Sauf beaucoup
    Sauf moi.
    Ton poison fait mal ton poison doit sortir
    Ton poison me fait mal fait sortir mon poison
    Mon poison me fait mal ton poison m'aide
    À le connaître
    L'accepter ou
    Le transformer
    Ton poison est aussi nécessaire que celui du serpent
    Pour l'antidote.
    Notre poison.

    Pourquoi l'identité
    C'est l'unicité ?
    Tu es déjà unique d'avoir
    Vu cette feuille bruissé
    Pris cette douche
    Mangé ce plat
    Écrit ces lignes
    Tu es unique unique unique
    Et dans ton identité
    Dans cet unicité
    Il y a nous
    Tes semblables

    Et la conclusion
    Ta conclusion
    Est exactement la solution
    Symbiose
    Qui permet de vivre

    Courage
    Nécessaire toi

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