lundi 1 avril 2013

Bonjour, je ne suis personne.

L'an dernier, tu vois, au lycée, y'avait un émo plutôt classe que je trouvais plutôt mignon et sympatoche (parallèlement, j'étais crazy in love de mon voisin de math)(qui lit ce blog)(je n'ai aucune pudeur). Mais j'ai jamais rien tenté pour le "draguer" (dans l'hypothèse que je sais le faire autrement que sous l'influence de l'alcool). Il l'a su, y'a pas longtemps (mais c'est sa faute, il m'a dit que si il n'y avait pas eu sa copine, bah voilà quoi, j'te fais pas de dessin) et il m'a dit, que, en gros, bah, j'aurais dû lui en parler.
Mais ça ne m'est jamais venu à l'esprit. ça ne me vient jamais à l'esprit. Parce que je ne conçois pas qu'on s'intéresse à moi. Parce que les "tu es magnifique", "ça te va super bien", "tu es belle", "t'es sexy", "t'es trop mignonne" je ne les écoute pas. Ils me passent au-dessus. Les "t'es intelligentes", "t'es brillante" (juré, on me l'a dit), je ne les entend pas. Je ne peux pas les entendre, je ne peux pas les croire, même si j'ai confiance en ceux qui me le dise, même quand des inconnus m'arrêtent dans la rue pour me dire "excusez-moi mademoiselle, mais vous êtes très jolie", même si ce sont mes amis les plus proches, je ne les crois pas.
Je ne sais pas faire. Mais les wesh qui me crient "sale pute !", les "t'es conne !", "t'es moche !", "tu sers à rien !", "t'es qu'une gamine", "tu vaux rien !", "t'as pas de personnalité" et d'autres encore, je les écoute. Tous ceux qui me traitent de pute quand je marche dans la rue, je les écoute. Les rares qui me traitent de connes sérieusement, je les écoute et les crois.
Voilà. Je ne peux pas concevoir que je puisse plaire à quelqu'un. Et tu peux pas savoir combien de fois j'ai entendu "tu me plaisais, à une époque" de la bouche de gars qui me plaisaient aussi, à cette époque, mais qui sont en couple. Moi, je suis seule, et ça commence doucement à me faire désespérer.
Parce qu'à force de me faire traiter comme une plante verte, je me considère comme une plante verte. C'est pas grave si on m'insulte, si on se fout ouvertement de ma gueule, puisque je ne suis rien. On ne peut pas s'intéresser à moi, je ne peux pas plaire, puisque je ne suis rien.
J'ai commencé à me considérer comme n'étant personne. Récemment (quand j'ai rencontré Madame ABCD, en fait)(ma psy) je me suis rendue compte que je n'avais pas vraiment de goûts. Je ne connaissais même pas ma couleur préférée, je m'habillais au plus simple mais j'aimais pas vraiment ça, j'écoutais Pink Floyd parce que tout le monde autour de moi écoutait Pink Floyd, je savais même plus ce que j'aimais faire ou pas, je faisais par habitude.
ça commence à changer. Doucement. Je commence à me définir un peu mieux, à trouver un style (moi aimer gothique, la famille)(j'avais juste oublié).
Mais bref. Comment je pouvais (peux ?) concevoir qu'on s'intéresse à moi, alors que ce moi dont on parle était (est ?) inexistant ?

2 commentaires:

  1. Bonjour, mon nom ne t'apprendra rien de plus que sur ton ancien blog. Je le garde donc une fois de plus pour moi.
    Tout d'abord je tenais à te présenter mes excuses concernant l'absence que j'ai eu dans les commentaires de tes blogs.
    Je voulais te passer le bonjour, m'excuser et donner mon avis sur ton article.
    Je pense peut être à tord que ton attention se focalise seulement sur ce en quoi tu crois. Je m'explique : tu n'es visiblement pas bien dans ta peau, tu ne t'aimes pas plus que ça donc les personnes qui émettent des commentaires désobligeants sur toi, tu les écoutent ; car d'une manière ou d'une autre tu penses comme eux (ou presque). On en revient donc à ce que je t'avais dit la dernière fois : ton complexe de supériorité?
    Pensant avoir raison sur à peu près tout tu préfères écouter les personnes qui vont dans le sens de tes pensées ; ceux qui s'y opposent et ce peu importe de qui il s'agit tu les ignores.
    Il faut arriver à décrocher de cette image faussée que tu as de toi.
    Une fois que tu auras franchi cette étape tu pourras peut être concevoir qu'on s'intéresse à toi.

    J'espère que ce commentaire te sera utile. Pardonne moi une fois de plus si certains de mes mots te semblent offensant, ce n'est vraiment pas l'effet escompter (mais dresser le profil d'une inconnue seulement en lisant son blog est une tâche difficile).
    En espérant de te lire prochainement.

    Une personne parmi tant d'autres.

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    1. Je dois t'avouer que j'ai énormément de mal à trouver quoi répondre.
      Il y a un côté de moi qui veut te dire que, non, putain (vulgaire, je sais), je ne fais pas de complexe de supériorité. Je pourrais argumenter, en plus. Mais ça fait trop "oh regarde je me plains je veux qu'on me dise que je ne suis pas comme ce que je pense être.". Nope. Je m'en fous, qu'on me dise "oh mais t'as pas de raison de te sentir inférieure", ça changera pas grand chose. C'est peut-être ça que tu appelles "complexe de supériorité", le fait que je n'écoute pas ce qu'on me dit (enfin sur ce domaine là, je suis très bornée, je dois l'admettre).

      ça me semble aussi paradoxal : pour avoir un complexe de supériorité, il faut avoir une confiance en soi assez énorme. Donc s'aimer un minimum, se sentir bien en tant que soi. Or tu as pu constater que je n'en suis pas encore là.

      Donc voilà. Je suis perplexe. En tout cas ton commentaire a eu le mérite de me faire me creuser la cervelle.

      En espérant te voir commenter prochainement, "personne parmi tant d'autres".

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