vendredi 1 novembre 2013

I'm anybody

Tout à l'heure, je regardais une interview de Sartre et Simone de Beauvoir, et on a posé une question à Sartre (que je me pose souvent d'ailleurs mais ce n'est pas le sujet) : "qui êtes vous pour juger ?". S'en est suivi une réponse très intéressante : je ne suis personne en particulier, donc je suis tous les hommes. (je cite de mémoire donc c'est sûrement pas tout à fait ça).
Révolution dans ma tête.

J'ai toujours été pour le fait d'exprimer son individualité, que ce soit par le style (fait) ou les pensées (fait aussi). J'ai toujours aimé les gens qui osaient être eux-mêmes, peu importe les remarques qu'on pouvait leur faire. Et même, je me suis sentie enfin exister quand j'ai réussi à exprimer mon individualité (ça m'a pris seize ans). Voir Sartre dire qu'il cherchait à être comme tout le monde (en gros), ça m'a fait bizarre. Mais, il cherche à être comme tout le monde car au fond c'est la tâche du philosophe, du sociologue : être comme tout le monde pour pouvoir parler au nom de tous.
ça me paraît bien comme truc. Ne pas chercher à se distinguer. C'est au fond une attitude très humble.

Tiens, d'un coup ça me fait penser à un autre truc dont je voulais parler (oui, j'improvise au fur et à mesure). Exprimer son individualité, ça peut passer par avoir une apparence peu commune. Genre j'ai les tifs violets  et je porte que des robes noires. Ou par avoir des pensées peu communes (je m'aventurerai pas dans ce terrain, je ne sais pas ce que sont des pensées communes).
Mais du coup, est-ce que c'est vraiment chercher la différence que d'avoir cette apparence ou ces pensées si ce sont les notre ?

C'est la question que Sartre m'a posé : est-ce que je cherche à me différencier, à me démarquer à tout prix pour me sentir exister ? Est-ce que je veux me détacher des hommes pour pouvoir me sentir supérieure à eux ?
La réponse est non. J'existe, donc je me différencie, parce que c'est comme ça. Est-ce que je me sens supérieure aux autres grâce à ça ? Well, à part quand je regarde les Ch'tits à Hollywood (non, ne fait pas d'infarctus, je surveille mes lapins pendant que ma petite sœur regarde la télé, donc je m'y retrouve confrontée), je me sens supérieure à personne. Ni inférieure (enfin, ça, un peu des fois).

Au fond, nous sommes tous "personne en particulier", et ce malgré nos différences. Ce n'est pas la différence qu'il faut accentuer, c'est la ressemblance. Parce que le seul point commun à toute l'humanité, c'est l'individualité. 
Et donc, je ne suis personne en particulier, parce que je suis moi.

Oui, en effet, ça n'a plus rien à voir avec le début. C'est pas grave. J'aime bien. 

4 commentaires:

  1. J'aime bien aussi. "Et donc, je ne suis personne en particulier, parce que je suis moi." Ça sonne philosophe.

    "Mais du coup, est-ce que c'est vraiment chercher la différence que d'avoir cette apparence ou ces pensées si ce sont les notre ?"
    Ou est-ce simplement chercher le bien-être ? :)

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    1. Je pense que c'est chercher le bien-être, mais la plupart des gens l'interprètent différemment. En exagérant un peu, si tu es différent des autres, c'est que tu veux attirer l'attention sur toi. Alors qu'au fond, c'est pas du tout ça.

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    2. C'est entre autres pour ça que je ne suis pas d'accord avec l'idée de l'hybris de Giraudoux... Et toutes les réactions presque instinctives qui rejoignent ce point de vue...

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    3. (éclaire ma lanterne, je te prie...l'hybris de Giraudoux ?)

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