mardi 15 septembre 2015

"You cannot find peace by avoiding life"

Je suis de retour à la fac.
Je n'ai osé en parler à personne mais j'ai beaucoup penser à tout arrêter. A stopper les cours, à me réfugier dans je ne sais quoi de professionnel qui ne remettrait pas en cause mon cerveau et qui ne me demanderait pas un combat de chaque instant.
Mais je suis de retour à la fac.

Je lutte contre l'anorexie, aussi.
C'est dur à écrire.
C'est dur parce que ça fait mal et que c'est pas tous les jours facile. Que parfois j'ai envie de tout envoyer bouler et de recommencer mon trio sacré biscottes-tomates-thé une ou deux fois par jour. J'ai l'impression que si je mange, que si j'ai un IMC normal je ne suis pas anorexique et que toutes mes angoisses ne devraient pas exister, que je suis guérie.
Je me déteste quand je mange.
Tout est calibré, réfléchit en fonction de c'est sain et ça tient dans la limite de calories que tu dois manger pour rester dans un état de santé correct.
Je me remets au sport aussi parce que sinon ça ne passe pas.
C'est plus que dur, tous les jours. Je fais des repas normaux. Mon corps n'est pas anorexique. Mon cerveau, si. Et c'est la guerre entre les deux.



Je combats ma préférence pour l'isolation.
Parce que je me suis retrouvée enfermée dans ma bulle, coupée de tout le monde, que j'en souffrais et que c'était ma faute.
C'est pas facile non plus parce que je me suis mise à avoir très peur des contacts en société et que ça me demande des tonnes d'efforts rien que de sortir et de prendre le tram toute seule.

Mais je lutte quand même.
Parce que sinon, je suis dans une bulle confortable qui me détruit.
Parce qu'au final, en fuyant tout ce qui me fait peur, ça ne va pas mieux.
Parce que l'anorexie est un enfer quoi qu'en dise la partie malade de mon esprit.
Parce que je ne trouverais jamais rien qui me donne autant envie de me lever le matin que la littérature.

Je sais pas d'où est venu le déclic, mais tout à coup ça n'était plus supportable de rester là, en train de mourir par absence d'envie de vivre.


Il y avait cette citation qui me trottait dans la tête : "You cannot find peace by avoiding life.". Je la pensais paisible jusqu'à ce que je vois le film The Hours et que je me rende compte qu'elle venait du désespoir d'une captive à qui on voulait éviter toute souffrance et qu'on cherchait à sauver d'elle-même.
Tout à coup, cette phrase a pris tout son sens pour moi.
Pour trouver la paix, la paix qui me manque tant, il fallait accepter la vie. En entier. Les choses horribles et les belles choses. La souffrance, l'anorexie, la dépression, the darkest side of myself, et l'écriture, la littérature, l'amitié, la poésie, l'amour et la joie.
C'est un peu bateau et un peu bizarre peut-être.
Mais ça change tout.

2 commentaires:

  1. Merci tout d'abord pour les citations, elles me parlent beaucoup...

    Je ne suis jamais tombée dans l'anorexie, alors j'ai envie de t'envoyer un maximum de soutien et de courage.
    J'ai juste envie de dire que, de manière très personnelle, ça a toujours été pour moi un pas énorme d'avoir des déclics comme celui dont tu parles, malgré les rechutes après. (en fait, je trouve les rechutes d'autant plus difficiles à vivre qu'on a pris conscience de choses dans lesquelles on retombe ; pourtant le simple fait d'en prendre conscience permet justement de pouvoir agir plus facilement) (mais ça ne reste qu'un ressenti personnel!)

    Un max de pensées positives à toi!!! (et de sourires aussi tiens :-) )

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    1. De rien, je les aime beaucoup moi aussi =)

      Merci beaucoup pour le courage, y'en a bien besoin ^^
      Je trouve aussi que c'est un pas énorme (c'est la raison pour laquelle j'en laisse une trace ici) (mais les rechutes après sont aussi des manières d'approfondir, de progresser encore dans ce déclic, et puis on réagit plus facilement)

      Merci =D

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