jeudi 8 septembre 2016

Le carnet qui te fait un câlin

Comme à peu près 99% des gens, je collectionne les carnets (si tu ne collectionnes pas les carnets, c'est vraiment triste pour toi parce que les carnets ça ressemble à des livres mais y'a rien d'écrit dedans donc c'est comme des livres mais tu peux les écrire. Donc c'est vraiment trop cool tu devrais collectionner les carnets).
Comme une bonne proportion des gens sur cette planète, j'ai quelques carnets qui sont en attente d'un emploi, soit parce que je les ai acheté en guise de futur journaux intimes (ou "carnet à vidage de tête"), soit parce qu'on me les a offerts et que du coup j'ai pas eu de projet spécifique pour eux, soit parce que je les ai acheté et qu'ils sont trop beaux mais qu'en fait ils sont pas pratiques (genre ils sont pas spiralés)(je sais pas les gars, qui arrivent à écrire sur un carnet qui a DEUX PAGES côtes à côtes ? Vous êtes des gens étranges, les designers de carnets).
Bref.
Tout ça pour dire que j'ai quelques carnets.
Et que donc j'avais ce magnifique carnet paperblank Virginia Woolf (il est VIOLET) (et Virginia Woolf) (et paperblank) que le fou m'avait offert et qui devait venir remplacer mon journal intime quand j'aurais terminé ce magnifique carnet paperblank St Exupéry que mes parents m'ont offert. Sauf que l'achèvement du carnet traînait en longueur (il traîne toujours d'ailleurs je suis moins que régulière et puis c'est lourd un paperblank et j'ai le dos faible).
En parallèle de ce carnet, je m'étais mise à collectionner les extraits de conversations, d'articles, de pensées qui me faisaient du bien sur le moment dans un fichier informatique.

(A ce stade de l'article je pense que tu me vois venir avec mes gros sabots plein de pieds)

Donc. J'ai créé un carnet. Je lui a fais une page de garde entièrement coloriée en noir avec les mots "LES JOURS NOIRS" qui se dessinent sur la page, parce que c'était bien ce que je ressentais à ce moment-là, que j'étais dans des jours noirs (je faisais des crises d'angoisse tout le temps et j'avais tellement peur de tout que toute mon énergie était partie et que j'arrivais plus à manger sans me forcer parce que "come on tu veux pas mourir tu sais" (j'étais pas tellement sûre, d'ailleurs (maintenant je connais la dose létale d'ibuprofène))).
Et puis j'ai marqué les mots.
Les mots de Jack Parker sur sa dépression.
Des mots de moi à moi quand je me parle gentiment et que j'ai l'énergie de vivre par-dessus les troubles.
Des mots du Fou à moi.
Des mots de Remucer à moi.
Des mots de la Brunette.
Des citations d'articles qui m'ont fait du bien.



J'ai fais un gros recueil de choses qui sont à la fois inspirantes en mode "relève toi fais des choses" et en mode "câlin c'est pas grave si là tu as pas réussi à te comporter comme quelqu'un qui va bien, tu n'es pas quelqu'un qui va bien, ça veut pas dire que tu n'es pas quelqu'un de bien" (et dedans j'ai mis des "déclarations d'amour" du Fou et de Remucer pour me calmer pendant mes crises où j'ai l'impression que les deux vont se barrer loin de moi et me haïr et m'abandonner).

Donc quand ça va pas j'essaye de lire ce carnet.
Est-ce que ça marche vraiment ?
Pas toujours.
Parfois je suis dans un endroit de ma tête inaccessible à la bienveillance et du coup rien de tout ça peut me calmer il faut juste attendre que la vague passe en serrant très fort les dents et les poings. Mais même dans les cas où ça marche pas, ça a quand même un effet. ça me rappelle qu'à un moment j'ai eu assez d'amour envers moi pour créer un carnet qui me rappellerait des bonnes choses dans les mauvais moments et que donc tout n'es pas perdu, que ces moments existent et qu'il y a toujours un échappatoire (d'ailleurs c'est une phrase écrite en très gros, "THERE IS ALWAYS A WAY OUT", parce que c'est très important que je m'en souvienne (et que je me souvienne qu'il n'est pas dans une boîte d'ibuprofène)).
Et parfois relire les mots ça suffit à me dire que oui, ça va aller, et que rien n'est aussi noir que ce que je pense.

Bref. Si tu as un carnet que tu n'utilises pas (ou que tu traverses des périodes nulles parfois) je t'encourage vivement à te créer un carnet spécial jours tout noirs que tu pourrais relire quand tu as envie. Tu peux mettre ce que tu veux dedans, des paroles de chanson, des mots de gens que tu aimes, des extraits des Vagues de Virginia Woolf...L'idée c'est qu'en le relisant ça te fasse l'effet d'un câlin géant.




L'idée c'est que ça te fasse cet effet-là en l'ouvrant.










3 commentaires:

  1. Oh la bonne idée.
    Je viens d'acheter des cahiers parfaits, QUELLE COINCIDENCE.
    (Tant pis pour mes cours, ils resteront sur feuilles volantes)

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    1. (Pff, genre les cours c'est assez important pour mériter d'être dans un cahier)

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  2. Je penses que tu sais mais moi aussi j'ai une grande passion pour les carnets. ^^
    Je voulais aussi un carnet no prise de tête, où je pouvais noter juste les mots dont j'avais envie. Ca a été plus difficile que je le pensais comme processus en fait. Mettre des mots sur ses sentiments, prendre le temps de les écrire, de les rendre tels qu'ils sont dans ta tête, parfois reporter les mots à plus tard et les oublier...et bien tout ça ce sont des petits obstacles plutôt fréquents.
    Depuis toute petite je cache mes trésors dans ma chambre. Toutes les feuilles volantes, les dessins, les échanges (cet empilement de mots que je collectionne depuis la 6ème au moins) sont cachés dedans. Parfois je suffoque un peu. Ca me donne l'impression de me regarder en face. Et c'est dure parce que ma propre image n'est pas forcement ce dont j'ai besoin quand je vais mal. C'est pour ça que je suis pas toujours convaincue du bienfait de ces petits carnets.
    Celui qui hante mon sac tous les jours depuis 2 ans, et bien c'est vrai qu'il me sert d'exutoire, je peux y étaler tous ces mots que je me retiens de dire et les choses dont tout le monde se fout. Mais parfois ça me renvoie aussi que c'est un peu superficiel et que ma vie en vrai elle est pas si rose.
    (notons tout de même que pour ta santé mentale vaut mieux un carnet qui est agréable à regarder sinon c'est sur t'échappe pas à la dépression).
    En fait c'est un peu comme pour tout, tu fais face seul à tes angoisses, et même si ya des gens ou des choses autour de toi qui te font aller mieux, c'est toi-même qui juge si elles te sont bénéfiques ou pas.

    Tu sais cette phrase que tu as écrit en gros sur ton carnet, ce "There is always a way out", elle est si importante pour moi, et pour beaucoup de gens je suppose aussi, que je l'ai gardé tatoué sur mon épaule, comme ça je suis sure de ne jamais l’effacer. Quand on sait que mon carnet est écrit au crayon de papier c'est assez ironique.

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